"Faute de pouvoir bénéficier d'un recours effectif au Cameroun, M. Penda Ekoka a été contraint de s'adresser aux institutions supranationales pour pouvoir sanctionner le caractère incroyablement arbitraire de son interpellation et de son placement en détention", a déclaré à l'AFP l'avocat français William Bourdon, membre de son conseil.
M. Penda Ekoka a été arrêté fin janvier aux côtés de Maurice Kamto, le principal opposant camerounais, ainsi qu'environ 150 autres personnes.
Ces arrestations ont fait suite à une marche pacifique organisée le 26 janvier par Maurice Kamto et son parti politique le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), pour protester contre la victoire du président Paul Biya à la présidentielle d'octobre, qu'ils qualifient de "hold-up électoral".
Tous ont été présentés mi-février devant le tribunal militaire de Yaoundé, où ils ont été inculpés pour "hostilité contre la patrie" et "insurrection", selon leurs avocats.
M. Penda Ekoka, ancien conseiller économique de Paul Biya, a annoncé son ralliement à Maurice Kamto en septembre 2018, critiquant notamment la longévité au pouvoir du chef de l'Etat, élu en 1982.
"Personne n'est dupe que cette criminalisation officielle n'a pas d'autre objet que de le baillonner ainsi que tous ses co-inculpés", a ajouté M. Bourdon.
Début mars, l'Union européenne, puis l'ONU et les Etats-Unis se sont tour à tour interrogés sur le bien-fondé de la procédure contre M. Kamto et ses camarades.
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