Soudan: des journalistes manifestent pour exiger la libération d'un confrère

Infos. Des dizaines de journalistes ont manifesté lundi à Khartoum pour demander la libération d'un de leurs confrères emprisonné pour avoir critiqué l'état d'urgence imposé par le président Omar el-Béchir, ont rapporté des témoins.

Soudan: des journalistes manifestent pour exiger la libération d'un confrère
Le rédacteur en chef du journal indépendant Al-Tayar, Osmane Mirghani, a été arrêté dans son bureau le 22 février par des agents du puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS), après avoir affirmé à la télévision Sky News Arabia que la mesure décrétée par M. Béchir entraînerait "une nouvelle vague" de protestations.L'état d'urgence a été imposé le 22 février, pour un an et dans tout le pays où des manifestations ont été déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, en plein marasme économique.La contestation s'est ensuite transformée en un mouvement réclamant le départ du président, âgé de 75 ans et au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989.Lundi, des journalistes se sont rassemblés dans le centre-ville de Khartoum pour exprimer leur solidarité avec M. Mirghani et défendre la liberté d'expression."Nous sommes la voix de notre propre peuple et pas celle du régime", ont-ils scandé, brandissant des pancartes réclamant la libération de leur confrère, avant de se disperser, selon des témoins.La manifestation a été organisée par le réseau des journalistes soudanais, membre de l'Association des professionnels soudanais, fer de lance de la contestation contre M. Béchir.M. Mirghani a été régulièrement pris pour cible par le passé par des agents du NISS, qui l'ont emprisonné et interdit de publication son journal à plusieurs reprises.Lundi, une autre manifestation antigouvernementale a eu lieu dans le sud de Khartoum, quelques heures après l'inauguration d'un hôpital par M. Béchir.Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le début des manifestations. Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre de 51 morts.Le NISS mène la répression et a arrêté depuis décembre des centaines de manifestants, leaders de l'opposition, militants et journalistes, d'après des ONG.En 2018, le Soudan occupait le 174e rang sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de l'ONG Reporters sans frontières.

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