Les réfugiés somaliens feront face à la violence si le camp de Dadaab est fermé

Infos. Les réfugiés somaliens de Dadaab feront face à des violences à leur retour au pays si le Kenya poursuit son projet de fermer cet immense camp, alerte jeudi l'ONG Human Rights Watch (HRW).

Les réfugiés somaliens feront face à la violence si le camp de Dadaab est fermé
Le Kenya projette de fermer ce camp ouvert il y a 30 ans et qui accueille près de 230.000 réfugiés, principalement des Somaliens, d'ici le mois d'août, selon un document interne du Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR)."Beaucoup de réfugiés somaliens sont eux-mêmes des victimes de la violence, qu'ils ont fuie pour chercher de la protection", déclare Otsieno Namwaya, de HRW, ajoutant que cette décision "menace leurs droits et leur sécurité"."Les forcer à rentrer chez eux pour y être confrontés à la violence ou à des persécutions serait inhumain et en violation des obligations légales du Kenya", poursuit-il.Amnesty International a de son côté déclaré que le Kenya devait chercher des solutions pour les réfugiés, parmi lesquelles les intégrer dans la société kényane ou bien les réinstaller dans d'autres pays. "Le Kenya court à la catastrophe humanitaire et aux critiques internationales s'il tente de forcer des centaines de milliers de réfugiés à rentrer en Somalie sans véritable consultation, programmation et ni égard pour leur sécurité", a déclaré Irungu Houghton, directeur d'Amnesty International au Kenya. Le camp de Dadaab, dans l'est du Kenya, est situé près de la frontière avec la Somalie et héberge environ 230.000 personnes. La vaste majorité sont des Somaliens qui ont fui la guerre civile à partir de 1991. Beaucoup y vivent depuis lors.Ayant accueilli jusqu'à 580.000 personnes, Dadaab fut longtemps le plus grand camp de réfugiés au monde. Mais il est désormais bien plus petit que celui de Cox's Bazaar, au Bangladesh, où vivent quelque 600.000 personnes ayant fui la Birmanie.Le Kenya, qui a envoyé des troupes en Somalie en 2011, considère le camp comme une source d'insécurité. Le pays avait déjà annoncé sa fermeture en mai 2016 et des dizaines de milliers de réfugiés étaient alors rentrés en Somalie dans le cadre d'un programme de retour au pays. Beaucoup avaient trouvé des conditions de vie extrêmes dans ce pays où 5 millions de personnes manquent de nourriture et où les forces armées somalienne et africaines se battent toujours contre les shebab, un groupe islamiste affilié à Al-Qaïda.En février 2017, la Haute Cour de justice kényane avait déclaré la fermeture du camp inconstitutionnelle, arguant qu'elle violait les engagements internationaux du Kenya et représentait une persécution à l'encontre des réfugiés.

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