Toute la journée de lundi, des dizaines de milliers de messages d'hommage ou de colère se sont succédés sur les réseaux sociaux après la diffusion virale d'une vidéo montrant le corps de Kolade Johnson, tué par une balle perdue, tirée par la police nigériane en plein après-midi dans la capitale économique Lagos."Voici le prix à payer pour être un jeune homme Nigérian ordinaire, pas de l'une de ces familles de la haute société", écrivait l'un de ses voisins, @m_k_v_ng, sur la plate-forme Instagram."Je n'ai jamais entendu dire que les agents du SARS (unité spéciale chargée de lutter contre les vols et les enlèvements, réputée pour ses violences extra-judiciaire, ndlr) tiraient à l'aveugle dans les quartiers riches de Lagos", poursuit-il, accusant les dirigeants du pays "d'avoir le sang de Kolade sur les mains".Le hashtag #EndSARS (en terminer avec le SARS) avait été créé en 2016 par un groupe de défenseurs des droits de l'Homme.Segun Awosanya, l'un des fondateurs du mouvement, plaide pour une réforme du système policier, et pour que soient dissolues toutes les brigades spéciales, qui ont eu des entraînements militaires et qui agissent selon lui en toute impunité et au-delà de leurs prérogatives."En 2018, suite à un long travail de discussion avec l'exécutif et la police, les choses allaient mieux", a expliqué à l'AFP Segun Awosanya. "Mais en début d'année, un nouveau chef de la police a été nommé et nous recommençons à perdre des vies"."Les agents de brigades spéciales vont jusqu'à mettre leur arme sur la tempe des citoyens et leur disent +Je vais te tuer et il ne se passera rien+. Et devinez quoi? Il ne se passe rien. Nous vivons dans l'oppression", dénonce-t-il.Amnesty International a désigné la police comme "l'institution la plus corrompue du Nigeria", et a rappelé lundi avoir "publié un rapport en 2014 sur l'utilisation de la torture par les agents de sécurité nigérians", sur son compte Twitter. "En 2016, nous avons publié un autre rapport sur le SARS", qui représente, selon Amnesty une "menace de mort". "Les deux rapports ont été adressés au gouvernement pour qu'il mette fin à la brutalité policière. Mais rien n'a changé depuis ce temps", a souligné l'organisation de défense des droits de l'homme.
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