Cameroun: la tension persiste en zone anglophone, un mort à Buea

Au moins une personne a été tuée dans la nuit de mercredi à jeudi à Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, où plusieurs coups de feu ont retenti, selon des témoins joints au téléphone par l'AFP.Les séparatistes ont appelé à dix jours de "ville morte" dès jeudi dans le département du Fako, dont Buea est aussi le chef-lieu et où se trouve la ville balnéaire de Limbe.Ce mot d'ordre a été lancé pour empêcher la tenue d'un festival des arts et de la culture prévu à Limbe du 6 au 13 avril.L'appel des séparatistes était très suivi jeudi, selon divers témoins."C'est la ville morte à Buea. C'est aussi la psychose", a affirmé une habitante, déconseillant aux étrangers de se rendre au festival prévu dans la ville voisine de Limbe."Il n'y a aucune activité en ville. Nous sommes à la maison", a témoigné un autre habitant de Buea où plusieurs personnes ont quitté la ville redoutant des actes de violence."Tout est fermé ici", a également rapporté un habitant de Limbe à l'AFP. A Kumbo dans le Nord-Ouest, l'autre région anglophone du Cameroun, un fort déploiement de soldats a été observé jeudi par des témoins joints par l'AFP.Ces derniers affirment avoir entendu des tirs dans une zone située en périphérie de la ville, sans être en mesure de dire s'il s'agissait d'un affrontement entre soldats et séparatistes.Dans un récent rapport cité par des médias locaux, le diocèse de Kumbo a révélé avoir documenté 358 cas de civils tués ces derniers mois dans cette ville et ses environs. De même source, 750 maisons y ont été incendiées.Les séparatistes anglophones du Cameroun, pays à majorité francophone, militent pour la création d'un Etat indépendant dans les régions Nord-Ouest et le Sud-Ouest.Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes ont pris les armes contre Yaoundé. Depuis, ces régions sont le théâtre d'un violent conflit armé.Ce conflit, qui n'a cessé de prendre de l'ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon les Nations unies.