"Le président de la République salue le travail de mémoire conduit par les rescapés et a souhaité que la date du 7 avril soit désormais une journée de commémoration du génocide des Tutsi", selon un communiqué de la présidence française, diffusé tandis que se déroulent à Kigali les cérémonies du 25e anniversaire du massacre.M. Macron était invité à cette commémoration mais a préféré envoyer un "représentant personnel": le député Hervé Berville, orphelin tutsi adopté en France en 1994. Le président "exprime sa solidarité avec le peuple rwandais et sa compassion à l'égard des victimes et de leurs familles", selon le communiqué de la présidence française."Ma réaction est une réaction de satisfaction", a déclaré à l'AFP Marcel Kabanda, président d'Ibuka France, association de soutien aux victimes et rescapés du génocide. "C'est la justice qui nous est rendue, aux victimes, aux rescapés", a-t-il souligné. L'association avait demandé ce geste au chef d'Etat français quand elle avait été reçue au palais présidentiel de l'Elysée, vendredi. M. Macron avait à cette occasion annoncé la mise en place d'une commission d'historiens et chercheurs afin de faire la lumière sur le rôle controversé de Paris dans cette tragédie. Cette commission aura accès à "toutes les archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994".Les zones d'ombres sur le rôle de Paris lors du génocide - qui fit selon l'ONU au moins 800.000 morts d'avril à juillet 1994, essentiellement des Tutsi - restent une source récurrente de polémiques.Parmi les points les plus disputés figurent l'ampleur de l'assistance militaire apportée par la France au régime du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana de 1990 à 1994 et les circonstances de l'attentat qui lui coûta la vie le 6 avril 1994, élément déclencheur du génocide.L'instauration en France d'une journée de commémoration "redonne" de plus "au peuple français, qui se sent toujours accusé, un peu de sa fierté dans le cadre du respect des droits de l'Homme", a ajouté M. Kabanda. "J'espère que cette journée de commémoration sera un appel à aller au-delà des réticences. Ce n'est pas la population française à la base mais les élites qui devraient parler davantage (du génocide, ndlr). Ca prendra du temps mais cela ouvre une nouvelle phase", a-t-il jugé.Vendredi, le président français avait également annoncé un renforcement des moyens judiciaires et policiers pour poursuivre d'éventuels participants au génocide qui se trouveraient en France.
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