L'Etat de Zamfara, au sous-sol riche en or, est frappé par un nombre croissant d'attaques de villages, de vols de bétail et de kidnappings menés par des bandits armés.Les rapports des agences de sécurité nigérianes ont "clairement établi un lien fort et flagrant entre les activités de bandits armés et de mineurs illégaux", a déclaré dimanche le patron de la police nationale, Mohammed Adamu, au cours d'une conférence de presse.En conséquence, "les activités minières à Zamfara et ses environs sont suspendues avec effet immédiat", a-t-il annoncé, expliquant que tous les exploitants miniers verraient leur licence révoquée. "Tous les étrangers qui se trouvent sur les sites miniers de la région sont ainsi invités à quitter ces sites", a-t-il ajouté.Il est difficile d'estimer combien de personnes sont concernées, l'orpaillage étant en grande partie informel dans cette zone rurale isolée et employant de nombreux travailleurs clandestins.M. Adamu a précisé que les différentes forces de sécurité, notamment la police, l'Agence nationale du renseignement (NIA) et le Service de sécurité de l'Etat (SSS), travailleraient conjointement pour prendre en charge les sites miniers.Il a également annoncé le lancement d'une vaste opération de sécurisation de la région impliquant les différentes agences, baptisée "Puff-Adder".Des dizaines de Nigérians originaires de Zamfara ont manifesté samedi à Abuja pour demander au président Muhammadu Buhari d'agir pour enrayer les tueries et la criminalité.Le chef de l'Etat a condamné samedi dans un communiqué les violences."Nous sommes déterminés à relever ce défi avec force jusqu'à ce que ces tueurs impitoyables soient écrasés et définitivement vaincus", a-t-il dit.Lors de la dernière vague de violences, mardi dernier, au moins 50 personnes ont été tuées dans des affrontements entre bandits et milices locales d'autodéfense dans le district de Kauran Namoda.L'armée a été déployée depuis deux ans dans cet Etat et une ancienne milice, forte de 8.500 hommes, a été reconstituée en décembre pour assister les forces de sécurité dans leurs efforts.Mais les autorités sont très critiquées pour leur impuissance à endiguer les violences, alors que la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer.
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