Dans deux arrêts successifs lus devant le tribunal de Kempton Park, près de Johannesburg, le juge William JJ Schutte a estimé que "toutes les conditions sont remplies" pour que M. Chang soit renvoyé et jugé dans l'un ou l'autre pays.
Le magistrat a ordonné le maintien en détention de l'accusé jusqu'à ce que les autorités sud-africaines rendent leur décision finale.
"Vous resterez détenu à la prison de Modderbee en attendant la décision du ministre de la Justice sur votre extradition", a déclaré le juge Schutte, "et vous avez quinze jours pour faire appel des décisions rendues aujourd'hui".
L'ex-ministre, 63 ans, a été arrêté à l'aéroport international de Johannesburg en décembre dernier sur requête de la justice américaine pour son implication présumée dans une affaire de prêts frauduleux de 2 milliards de dollars (1,76 milliard d'euros).
Manuel Chang est accusé d'avoir perçu plusieurs millions de dollars de pots-de-vin en marge de cette affaire.
Son pays d'origine et les Etats-Unis se disputent depuis le droit de le juger pour les mêmes faits.
La ministre sud-africaine des Affaires étrangères Lindiwe Sisulu a publiquement fait savoir sa préférence pour le Mozambique."Nous autoriserons le Mozambique à avoir son ancien ministre (...) nous estimons que c'est la chose la plus simple à faire pour tous", a-t-elle récemment indiqué à un média local.
Mais les Etats-Unis ont eux aussi fait savoir qu'ils comptaient bien récupérer l'ancien ministre.
"Les Etats-Unis attendent de l'Afrique du Sud qu'elle extrade M. Chang", a déclaré le mois dernier le sous-secrétaire d'Etat américain Tibor Nagy à la presse."Nous avons signé un traité d'extradition avec l'Afrique du Sud, nous comptons bien sur (cette extradition)", a-t-il insisté.
M. Chang est soupçonné d'avoir autorisé, sans en avertir le Parlement de son pays et les bailleurs de fonds internationaux, pour 2 milliards de dollars d'emprunts à des entreprises publiques de son pays.Un audit indépendant a révélé qu'un quart de ses sommes avaient été détournées.
Ce scandale dit de la "dette cachée" a plongé le Mozambique dans une grave crise financière.Il embarrasse son actuel président Filipe Nyusi, ministre de la Défense à l'époque des faits et candidat à un nouveau mandat à la tête du pays lors des élections d'octobre.
La justice mozambicaine a arrêté récemment plusieurs suspects liés à ce scandale, dont le fils de l'ex-président Armando Guebuza et des agents des services de renseignement.
str-pa/jlb
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