Guinée équatoriale: reprise du procès du "coup d'Etat"

Le procès avait été suspendu le 1er avril sans qu'aucun motif ait été communiqué, avaient affirmé les avocats de la défense.Vendredi, le procureur général de la République, Anatalio Nzang, a affirmé à la télévision d'Etat que le président du tribunal était "tombé malade" pour justifier la suspension du procès.Selon Me Ponciano Mbomio Nvo, l'un des seize avocats de la défense, cette suspension a plutôt été l'occasion pour les autorités de "renforcer le tribunal en nommant les magistrats et procureurs militaires".Deux magistrats et deux procureurs militaires, nommés début avril par décret présidentiel, ont en effet rejoint les juges en place, tous civils.Ces nouveaux magistrats "sont chargés de juger les militaires" présents sur le banc des accusés, selon le décret.Selon Me Ponciano, "la transparence lors des premières audiences n'a pas plu au régime", alors que le public était nombreux aux premières audiences fin mars.Lundi, de nombreuses forces de sécurité étaient visibles au tribunal, et le public a été admis en plus petit nombre, selon des témoins.Depuis le 22 mars, plus de 150 personnes accusées d'être impliquées dans une tentative de coup d'Etat contre le président Teodoro Obiang Nguema comparaissent dans ce procès très suivi.Seulement 79 accusés sont présents dans le box des accusés, dont 24 étrangers, tchadiens et centrafricains.A la barre, certains accusés avaient affirmé avoir été victimes de tortures lors de leurs interrogatoires. Tous sont poursuivis pour "trahison" et "atteinte à la personne du chef de l'Etat" et risquent la peine capitale.Selon Malabo, un groupe de mercenaires a voulu renverser le chef de l'Etat, Teodoro Obiang Nguema, le 24 décembre 2017.Une trentaine de "mercenaires" armés avaient été arrêtés au Cameroun, à la frontière avec la Guinée équatoriale, et de nombreuses interpellations avaient été faites dans les semaines suivantes dans le pays.Le régime de Teodoro Obiang Nguema, 76 ans dont 39 au pouvoir, est régulièrement accusé d'atteintes aux droits de l'homme par ses opposants et des organisations internationales.