Un affrontement a opposé devant le siège du gouvernement lundi à Tunis policiers et manifestants exigeant le départ des ministres de l'ancien régime, tandis que la reprise des cours était plombée par une grève à l'ouverture d'une semaine cruciale pour la survie du cabinet.
La Tunisie restait plongée dans la tension alors que des milliers de manifestants hostiles à l'équipe, formée il y a tout juste une semaine mais très contestée, ont reçu le renfort symbolique de ruraux de l'intérieur à l'origine de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.
"On va rester jusqu'à ce que le gouvernement démissionne et s'enfuie comme Ben Ali", a déclaré à l'AFP Othmene, 22 ans, militant de l'Union générale des étudiants de Tunisie (UGET).
Lundi matin, des policiers anti-émeute ont tiré des gaz lacrymogènes contre des manifestants qui leur lançaient des pierres devant les bureaux du Premier ministre après que des policiers eurent tenté d'exfiltrer des fonctionnaires des bureaux de Mohammed Ghannouchi, a constaté l'AFP.
Sur les centaines de manifestants qui avaient passé la nuit malgré le couvre-feu sur l'esplanade de la Kasbah, près du palais du Premier ministre, plusieurs dizaines ont couru vers les policiers, provoquant un mouvement de foule. Des policiers ont tiré quelques grenades lacrymogènes sur les manifestants qui leur ont jeté des bouteilles en plastique, puis des pierres et tout ce qui leur tombait sous la main.
Après le bref incident, les portes du palais du Premier ministre étaient étroitement gardées par l'armée.Les accès à la Kasbah ont été fermés par des barbelés et des cordons de l'armée et de la police.
Un millier de personnes, venues notamment de la région de Sidi Bouzid, danle centre, d'où est partie à la mi-décembre "la révolution du jasmin", rejointes par des Tunisois, ont commencé vers 07H00 du matin (06H00 GMT) à appeler de nouveau au départ du gouvernement d'union nationale.
Des dizaines de manifestants ont été tués par balles par la police pendant la révolte populaire d'un mois qui a eu raison le 14 janvier du régime de M. Ben Ali.
D'autres groupes de manifestants venus de province doivent arriver prochainement dans la capitale, selon des messages qui circulent sur le réseau social Facebook.
Lundi est considéré comme une journée test pour jauger l'évolution du rapport de force entre la rue et le gouvernement, qui fait le gros dos pour le moment et semble tabler sur un hypothétique essoufflement de la contestation populaire.
Ses efforts pour remettre le pays sur les rails ont d'entrée été plombés par une "grève illimitée" des instituteurs réclamant eux aussi les départ du gouvernement provisoire des anciens ministres de M. Ben Ali, en ce jour de reprise théorique des cours dans les maternelles, le primaire et pour les lycéens de classe terminale.
"Nous n'avons pas une image complète de la situation mais il semble que la grève est bien suivie à Médenine, Tataouine (sud-est), Mahdia (centre-est) et Kasserine (centre-ouest)", a affirmé à l'AFP Nabil Haouachi, membre du syndicat national de l'enseignement primaire.
A Tunis, des nombreux parents se sont pressés aux portes de la grande école primaire de la Rue de Marseille.Mais, après des discussions avec les instituteurs, ils ont ramené leurs enfants à la maison.
Dans la banlieue de Tunis, à Mourouj, quelques parents ont insisté pour faire admettre leurs enfants dans les salles de classe, dénonçant "une grève politique".Il y ont renoncé également, comme à Ben Arous et Mégrine, autres banlieues du sud de Tunis, où s'est reproduit le même scénario, selon des journalistes de l'AFP.
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