Patrick Karegeya, 53 ans, avait été retrouvé étranglé le 1er janvier 2014 dans un hôtel de luxe de Johannesburg. Cet ex-proche de M. Kagame avait fui son pays en 2007 après être entré en dissidence.Le parquet sud-africain n'a jusque-là jamais engagé de poursuite dans ce dossier mais, sur requête de la famille de la victime, la justice a décidé de le rouvrir.Lors d'une audience jeudi, un juge a produit le témoignage du policier en charge de l'enquête il y a cinq ans, le lieutenant-colonel Kwena Motlhamme, qui a confirmé que les tueurs présumés de M. Kareyega avaient été identifiés."Nos investigations ont révélé que les suspects identifiés avaient quitté immédiatement la république d'Afrique du Sud après avoir commis le crime", a-t-il ajouté, précisant qu'ils étaient "directement liés au gouvernement rwandais".L'officier indique également que ce lien a été confirmé au Parlement sud-africain et avait provoqué en 2014 "des tensions entre l'Afrique du Sud et le Rwanda", marquées alors par l'expulsion de leurs ambassadeurs respectifs."Faute de traité d'extradition (entre les deux pays), nos tentatives de localiser les suspects se sont avérées impossibles", ajoute-t-il.Selon d'autres documents révélés lors d'un précédente audience en janvier, le parquet sud-africain avait lui aussi établi des "liens étroits" entre ces suspects et le régime Kagame.En conséquence, le juge Mashiyane Mathopa a conclu jeudi que les tueurs présumés étaient "connus" et transmis le dossier au parquet, afin qu'il se prononce sur l'opportunité de les poursuivre."Si le parquet (...) ne lance pas de poursuites dans ce dossier, cela signifierait que l'Afrique du Sud est devenue un refuge pour assassins", a réagi l'un des avocats de la famille Karegeya, Gerrie Nel, "nous espérons qu'il va obéir à son devoir légal".Kigali a toujours démenti toute implication dans cet assassinat.Patrick Karegeya figure parmi les personnalités les plus connues du régime rwandais qui ont été visées par des attaques.De "nombreux" autres anciens proches de Paul Kagame "ont été la cible d'attentats et de menaces au cours de ces dernières années, bien que le gouvernement nie systématiquement être impliqué", constate Human Rights Watch (HRW).
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