"Paul-Crescent Beninga a été convoqué par le parquet de la République et mis aux arrêts pour atteinte à la sûreté de l'Etat suite à la signature d'un communiqué le 10 avril appelant les forces vives de la nation à renverser le gouvernement", a déclaré à l'AFP Éric Didier Tambo, procureur général de la République.M. Beninga, l'une des voix de la société civile banguissoise, était détenu jeudi à la Police judiciaire, a indiqué le procureur.Son organisation, le Groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine (GTSC), avait appelé à marcher le 15 pour "dire non à la haute trahison du chef de l'Etat" après la nomination de "chefs rebelles mercenaires au sein de la haute administration" centrafricaine.Le GTSC dénonçait également la "prise en otage de la République" par les mêmes "rebelles mercenaires".Un accord de paix a été signé début février entre les 14 groupes armés opérant en Centrafrique et les autorités. Un nouveau gouvernement a été nommé après l'accord et, après de nouvelles négociations suite à un mécontentement des groupes armés, l'équipe gouvernementale a de nouveau été remaniée fin mars.Dans la dernière équipe en place, de nombreux chefs ou représentants de groupes armés ont glané des postes ministériels ou de conseillers - sans toutefois être nommés aux portefeuilles régaliens.Dans son communiqué du 10 avril, le GTSC estimait ainsi qu'"Ali Darassa et (...) Alkatim, respectivement mercenaires nigérien et tchadien, continuent de massacrer nos populations dans l'arrière-pays".Les deux hommes, chefs de guerre influents, ont été nommés conseillers militaires à la Primature. Lundi, Ali Darassa a été officiellement investi à Bambari (centre) par une délégation de l'ONU, de l'Union africaine et du gouvernement.Malgré l'accord de paix, le huitième depuis le début de la crise en 2013, plusieurs affrontements ont eu lieu dans le pays depuis sa signature. Début avril, l'ONU a lancé une opération militaire d'envergure contre un groupe armé de l'ouest du pays.Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée par la guerre, qui a forcé près d'un quart des 4,5 millions d'habitants à fuir leur domicile.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.