Soudan: levée de l'immunité d'agents soupçonnés pour la mort d'un détenu

Infos. Le nouveau Procureur général soudanais a levé samedi l'immunité de plusieurs membres des services de sécurité soupçonnés d'être impliqués dans la mort d'un détenu, arrêté en raison de ses liens avec les manifestations qui secouent le pays depuis quatre mois, selon l'agence officielle Suna.

Soudan: levée de l'immunité d'agents soupçonnés pour la mort d'un détenu
Ahmed al-Kheir, 36 ans, avait été arrêté fin janvier dans l'état de Kassala (est) par des agents du puissant service de renseignement (NISS). Il était soupçonné d'être un des organisateurs de la contestation dans la région. Sa famille avait ensuite été priée de venir chercher son corps à la morgue et quelques jours plus tard, un haut-responsable à Khartoum avait confirmé qu'il était mort des suites de ses blessures, infligées au cours de sa détention. Samedi, le nouveau Procureur général Al-Walid Sayyed Ahmed a publié un décret levant l'immunité des agents impliqués dans l'interrogatoire d'Ahmed al-Kheir sans en préciser le nombre, a indiqué l'agence. Au Soudan, la levée de l'immunité des agents du NISS est un fait rare. Al-Walid Sayyed Ahmed a également congédié les procureurs chargés des affaires émanant du NISS concernant des chefs de l'opposition ou des militants. Il a enfin nommé un nouveau procureur pour prendre en charge les affaires de corruption présumée et ordonné l'accélération des investigations sur des dossiers pénaux constitués contre des manifestants.Al-Walid Sayyed Ahmed a été nommé Procureur général il y quelques jours par le chef du Conseil militaire de transition, le général Abdel Fattah al-Burhane. Peu auparavant, les manifestants avaient réclamé le départ de son prédécesseur, le général Omer Ahmed Mohamed, limogé mercredi dans une tentative des militaires au pouvoir d'apaiser la contestation. Après le renversement par l'armée du président Omar el-Béchir le 11 avril, les manifestants mobilisés depuis quatre mois maintiennent la pression pour que le Conseil militaire de transition transfère le pouvoir à un gouvernement civil. L'une des revendications principales de la contestation, dont le slogan est "Liberté, paix et justice", est la refonte du système judiciaire soudanais et la poursuite en justice des personnes responsables de violations des droits humains. Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat soutenu par les islamistes le 30 juin 1989, Omar el-Béchir a dirigé d'une main de fer un pays en proie à une grave crise économique et à des rébellions dans plusieurs régions où il est accusé de violations des droits humains.

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