L'ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga avait présenté le 18 avril la démission de son gouvernement, moins d'un mois après la tuerie de quelque 160 civils peuls à Ogossagou (centre) et une série de manifestations contre la gestion de l'Etat. Les participants à ces rassemblements accusaient l'Etat d'incapacité à assurer la protection des populations, mais aussi de ses militaires.A la suite de cette démission, le chef de l'Etat a consulté la majorité et l'opposition "pour discuter d'une part de la situation socio-politique du pays, et d'autre part de la constitution d'un gouvernement de large ouverture", selon le communiqué. Il a "insisté auprès de ses interlocuteurs sur la nécessité de mettre le Mali au-dessus de tout et les a exhortés à l'accompagner dans le processus de reconstruction" du pays.M. Keïta a "constaté auprès de ses interlocuteurs une grande capacité d'écoute et une grande disponibilité à fédérer leurs énergies", a ajouté la présidence, annonçant par conséquent la nomination de "Boubou Cissé aux fonctions de Premier ministre".Le président l'a chargé "de former une nouvelle équipe gouvernementale dans l'esprit des conclusions de ses consultations avec les forces politiques de la majorité et de l'opposition".- Economiste de formation -M. Cissé, 45 ans, économiste de formation qui a notamment travaillé pour la Banque mondiale, était ministre de l'Economie et des Finances depuis plus de trois ans, après avoir détenu le portefeuille de l'Industrie et des Mines. Père de deux enfants, il a étudié en Allemagne, aux Emirats arabes unis et en France.M. Maïga, nommé en décembre 2017, avait été reconduit en septembre 2018 après la réélection de M. Keïta. Sa démission est intervenue à la veille de l'examen prévu vendredi par l'Assemblée nationale d'une motion de censure du gouvernement déposée par des députés de l'opposition mais aussi de la majorité.Lors d'une allocution radiotélévisée le 16 avril, le président Keïta a assuré avoir "entendu toutes les colères, décodé tous les signaux, compris tous les messages remontant" du pays.Il avait annoncé l'ouverture d'une "concertation nationale" du 23 au 28 avril avec "les forces politiques et sociales" sur le projet de révision constitutionnelle qui sera soumis à référendum.Mais lundi après-midi, à la suite de la nomination du nouveau Premier ministre, la présidence a annoncé le "report à une date ultérieure du cadre de concertation nationale convoqué du 23 au 28 avril".Par ailleurs, deux militaires maliens ont été tués lundi par un engin explosif dans la région de Douentza, sur un axe routier reliant le centre au nord du Mali, a-t-on appris de sources militaire et de sécurité maliennes.Dans la matinée, un véhicule de l'armée malienne "a sauté sur une mine entre Douentza et Gao (nord), tuant deux soldats", a déclaré à l'AFP la source militaire. L'attaque a été confirmée par la source de sécurité, qui a également fait état de trois militaires blessés et d'arrestations, sans autre précision.Dimanche, un nouvelle attaque jihadiste contre un poste de l'armée malienne à Guiré (centre), près de la frontière mauritanienne, a fait 11 morts dans ses rangs, selon un communiqué militaire.L'armée avait déjà perdu 26 soldats dans une attaque dans la même zone, à Dioura, le 17 mars, revendiquée par la principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.