Les leaders de l'opposition étaient aussi au rendez-vous pour cette sixième marche annuelle, qui vise à dénoncer la persistance de formes d'esclavage dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.Le mouvement représentant les Haratines, le "Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines au sein d'une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même", étant scindé en deux courants depuis 2018, deux marches et deux meetings ont eu lieu simultanément, comme l'an dernier. Les représentants des partis politiques, pouvoir et opposition, étaient présents aux deux.Malgré une mobilisation moins forte que lors des marches précédentes, El Id ould Mohameden, un avocat qui préside le comité de direction d'une des factions du Manifeste, a estimé que la marche a envoyé un "message clair" aux candidats a la présidentielle de juin 2019: le règlement de la question haratine doit être une de leurs priorités."Celui qui présidera aux destinées de ce pays doit faire en sorte que les enfants des Haratines ne soient plus des marginaux par rapport à l'éducation, aux chances d'accès à la richesse et ne soient plus des laissés-pour-compte", a-t-il déclaré.Le dirigeant de l'autre composante du Manifeste, Mohamed Vall ould Hindeya, a appelé de son côté à une politique de discrimination positive au profit des Haratines.Officiellement, l'esclavage a été aboli en 1981 en Mauritanie, pays de 4,5 millions d'habitants d'origine arabo-berbère -les Maures- et d'Afrique subsaharienne -les Négro-Africains.Mais le phénomène persiste, selon des ONG, notamment sous la forme de cession gratuite par les descendants d'esclaves d'une partie de leur récolte à leurs maîtres traditionnels, de mariage forcé d'esclaves ou même de vente.En août 2015, la Mauritanie a adopté une nouvelle loi faisant de l'esclavage un "crime contre l'humanité", réprimé par des peines allant jusqu'à 20 ans de prison.Un rapport de l'ONG australienne Walk Free évaluait en 2014 les victimes de l'esclavage à environ 150.000 personnes, soit 3% de la population mauritanienne actuelle.
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