Les heurts ont opposé une foule de manifestants du camp de déplacés d'Attash d'une part et des soldats et des forces paramilitaires d'autre part à Nyala, la capitale de l'Etat du Darfour-Sud, selon l'agence de presse soudanaise Suna."Une personne est décédée des suites de blessures subies à l'abdomen lors de la dispersion de manifestants à Nyala par les forces de sécurité", a déclaré dans un communiqué un comité de médecins membre du collectif menant les protestations contre les dirigeants militaires du pays.Un médecin d'un hôpital du Darfour où le manifestant avait été admis a confirmé le décès.Le Soudan connaît d'importantes manifestations depuis le 19 décembre, après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Avant le départ du président Omar el-Béchir le 11 avril, les services de renseignements et la police avaient tenté de disperser plusieurs rassemblements par la force, causant des morts parmi les protestataires. Depuis l'éviction de M. Béchir par l'armée, la plupart des rassemblements de protestation n'ont pas été réprimés.Samedi, l'agence de presse Suna avait rapporté que quatre membres de l'armée et de la Force de soutien rapide, une unité paramilitaire, avaient été "grièvement blessés" lors d'affrontements avec des manifestants du camp de déplacés d'Attash, mais qu'il n'y avait eu aucun blessé parmi les manifestants.Mais l'Alliance pour la liberté et le changement, groupe de coordination des manifestations nationales, a donné une version différente des événements de samedi en évoquant une attaque de l'armée contre les protestataires.Le Darfour a été déchiré par un conflit qui a éclaté en 2003 lorsque des rebelles appartenant à des minorités ethniques ont pris les armes contre le gouvernement de Khartoum, à majorité arabe, l'accusant de marginaliser économiquement et politiquement leur région. De nombreuses personnes déplacées par les combats vivent encore dans des camps.L'ex-président Omar el-Béchir fait l'objet de mandats d'arrêts de la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour, des accusations qu'il nie. Ces dernières années, le Darfour a connu une baisse générale de la violence, mais depuis le 13 avril, des affrontements au camp de déplacés de Kalma ont fait 14 morts, selon les médias d'Etat soudanais.
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