"Le cas du Soudan, en dépit de sa spécificité, sera jaugé à l'aune des principes et des textes de l'Union africaine", a déclaré dans une conférence de presse le Mauritanien Mohamed El Hacen Lebatt.L'UA plaide pour un transfert rapide du pouvoir des militaires aux civils, faute de quoi il pourrait suspendre ce pays membre de l'organisation panafricaine.Selon l'émissaire africain, le Conseil de paix et de la sécurité de l'UA a donné trois semaines à la présidence de la Commission de l'organisation pour présenter un rapport d'évaluation sur le Soudan."Une semaine est passée et il reste deux semaines pour que ce rapport soit présenté et étudié et que des mesures adéquates soient arrêtées".Début mai, l'Union africaine a donné un nouveau délai de 60 jours aux militaires, à la tête du Soudan depuis la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir, pour remettre le pouvoir aux civils, menaçant sinon de suspendre le Soudan de l'organisation.Avec la même menace de sanction, l'UA avait déjà le 15 avril donné 15 jours pour que le pouvoir soit transféré aux civils, à la suite du renversement du président soudanais par les militaires sous la pression d'un mouvement de contestation déclenché le 19 décembre.Interrogé à propos des chances d'un accord entre civils et militaires sur une période de transition, l'émissaire de l'UA s'est dit modérément optimiste."J'ai des raisons d'être optimiste", a-t-il dit, avant d'ajouter que "l'optimisme ne veut pas dire la négation des obstacles et des difficultés, et il y en a"."Il y en a aujourd'hui pour signer l'accord net il y en aura demain pour l'appliquer mais cela ne veut pas dire que l'accord n'est pas à portée de main et que son application ne sera pas possible".Les pourparlers sur la formation d'un conseil unique en charge de la transition sont dans l'impasse, les chefs de l'armée et ceux de la protestation divergeant sur la composition de cet organe."Il n'y a pas d'autre voie que de parvenir à un accord et de l'appliquer", a ajouté M. Lebatt qui était flanqué d'un représentant de l'ONU, de l'Union européenne et du chargé d'affaires américain à Khartoum.Il a vu au début de la conférence de presse dans la présence des représentants des deux organisations et des Etats-Unis le signe d'une position unifiée de la communauté internationale sur le Soudan.
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