Le Mozambique salue l'extradition de son ex-ministre accusé de corruption

Infos. Le gouvernement mozambicain a salué mercredi la décision "libre et souveraine" de l'Afrique du Sud d'extrader vers Maputo plutôt que vers les Etats-Unis son ex-ministre des Finances Manuel Chang, poursuivi dans un vaste scandale de corruption.

Le Mozambique salue l'extradition de son ex-ministre accusé de corruption
"C'est une décision libre et souveraine", a estimé son ministre des Affaires étrangères José Pacheco dans un entretien accordé au quotidien mozambicain O Pais.Interrogé sur la tenue d'un procès de M. Chang dans son pays, M. Pacheco a refusé de répondre et a indiqué que "le Mozambique respecte les règles de la séparation des pouvoirs".L'Afrique du Sud a annoncé mardi sa décision d'extrader M. Chang, arrêté en décembre à Johannesburg sur requête de la justice américaine. Le Mozambique et les Etats-Unis réclamaient de pouvoir le juger pour les mêmes faits.L'ancien ministre est accusé d'avoir perçu plusieurs millions de dollars de pots-de-vin dans une affaire de prêts frauduleux de 2 milliards de dollars (1,76 milliard d'euros).Cette affaire dite de la "dette cachée" a plongé le Mozambique dans une grave crise financière et embarrasse l'actuel président Filipe Nyusi, ministre de la Défense lors des faits et candidat à un nouveau mandat à la tête du pays lors des élections d'octobre."Je suis persuadé que les intérêts de la justice seront mieux servis en accédant à la requête de la République du Mozambique", a expliqué le ministre sud-africain de la Justice Michael Masutha en annonçant sa décision.Le principal parti d'opposition mozambicain, la Renamo, a exprimé ses doutes mercredi."La justice mozambicaine n'offre aucune garantie que Manuel Chang, député du parti Frelimo au pouvoir, sera tenu pour responsable des torts causés à l'Etat", a regretté le porte-parole de la Renamo José Manteigas."Les Mozambicains veulent toutefois croire que, pour la première fois dans notre histoire, leur justice respectera scrupuleusement la loi (...) et condamnera les coupables à rendre l'argent volé au peuple mozambicain", a-t-il ajouté.L'opposition et des ONG refusent que le pays rembourse un centime de cette "dette cachée" aux banques.

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