Malawi: le sortant Mutharika mène d'une courte tête la course à la présidentielle

Infos. Le chef de l'Etat sortant du Malawi Peter Mutharika a pris de l'avance sur le chef de l'opposition Lazarus Chakwera dans la course à l'élection présidentielle, selon de nouveaux résultats partiels publiés jeudi, mais leur duel s'annonce serré jusqu'au bout.

Malawi: le sortant Mutharika mène d'une courte tête la course à la présidentielle

Après dépouillement de trois-quarts des bureaux de vote, M. Mutharika était crédité de 40,49% des suffrages, devant M. Chakwera avec 35,44% des voix, a annoncé la Commission électorale (MEC) à la mi-journée.

"C'est excellent", s'est réjoui le directeur de campagne du président sortant, Ben Phiri."Toute avance est bonne à prendre mais nous ne sommes pas naïfs au point de crier victoire avant le coup de sifflet final", a-t-il ajouté.

La majorité des bureaux déjà recensés sont situés dans le sud du pays, traditionnellement favorable au président Mutharika, ont en effet relevé les commentateurs politiques, suggérant que le sort du scrutin n'était pas encore scellé.

"Il faut noter qu'une bonne partie des résultats du centre (du pays) n'ont pas encore été enregistrés", a relevé pour l'AFP l'analyste Rafiq Hajat."Une fois que ces résultats seront comptabilisés, nous aurons une meilleure indication du probable vainqueur de la course."

Des chiffres plus complets doivent être publiés par la MEC dans la soirée de jeudi.

Mercredi soir, Lazarus Chakwera, à la tête du parti du Congrès du Malawi (MCP) de l'ancien dictateur Hastings Banda (1964-1994), avait affirmé être "très largement en tête", selon des chiffres compilés par son propre état-major.

Il avait également mis en garde le pouvoir contre toute velléité de vouloir truquer les résultats de l'élection.

"Vous qui êtes au pouvoir, je vous connais, vous êtes en train d'essayer de truquer ces élections", avait-il lancé, "je défendrai la Constitution de ce pays avec mon sang s'il le faut."

A la tête du Parti démocratique progressiste (DPP), M. Mutharika, 78 ans, a fait campagne en louant son action au pouvoir pour améliorer les infrastructures du pays, notamment les routes.

Mais sa présidence a été marquée par un fort mécontentement populaire, alimenté des pénuries de nourriture et des coupures d'électricité et par un scandale de pots-de-vin à la suite de l'attribution d'un contrat de millions de dollars à la police.

- Satisfaction-

Son bilan économique est mitigé: la croissance a baissé de 5,7% à 4% depuis 2014 mais le taux d'inflation a reculé de 23 à 9%, selon le Fonds monétaire international (FMI).

M. Chakwera a dénoncé pour sa part les affaires de corruption qui ont terni le mandat du sortant et appelé au changement.

Déjà battu par M. Mutharika en 2014, il bénéficie cette fois du soutien de poids de l'ex-président Joyce banda (2012-2014) et espère bien prendre sa revanche. 

Loin derrière ce duo de tête, le vice-président en rupture de ban Saulos Chilima était crédité jeudi de 18% des suffrages, selon les résultats partiels officiels.

Le taux de participation des quelque 6,8 millions d'électeurs enregistrés n'était pas encore connu.

Malgré les accusations du chef de l'opposition, la société civile malawite et les observateurs internationaux se sont jusque-là déclarés satisfaits du déroulement des élections présidentielle et législatives.

Ceux de l'Union européenne (UE) ont salué jeudi des scrutins "bien organisés, inclusifs, transparents et équitables".

Ils ont toutefois regretté l'avantage accordé aux candidats du pouvoir."Le problème que nous avons relevé, c'est l'abus des ressources de l'Etat et la préférence exprimée par les médias d'Etat", a noté leur chef, Miroslav Poche, devant la presse.

De nombreux incidents avaient émaillé les opérations lors des élections générales précédentes en 2014.

Nombre d'observateurs ont dit redouter des tensions à l'approche de la proclamation des résultats.

"Nous appelons tous les Malawites, surtout les partis, leurs candidats et leurs partisans, à continuer à faire preuve de retenue et de magnanimité et de tenir leurs engagements en faveur de la paix", a lancé l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki, à la tête de la mission d'observation du Commonwealth.

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