Alerté par un "afflux" de demandeurs d'asile en provenance de l'Afrique des Grands lacs, le groupe d'enquête sur la lutte contre l'immigration clandestine de Mayotte a "essayé de comprendre le phénomène", a précisé le procureur de la République Camille Miansoni, lors d'une conférence de presse. Dans la plupart des cas, les migrants partaient en avion de Kinshasa (capitale de la République démocratique du Congo) pour rejoindre la Tanzanie ou le Kenya puis Madagascar ou la Grande Comore, et rejoignaient ensuite Mayotte en kwassa (embarcation clandestine). De là, ils quittaient le département français avec de faux documents administratifs pour rallier la métropole.Cinq têtes de réseau ont été interpellées, une à Mayotte, trois dans la région de Lyon (centre-est) de la France et une à Strasbourg (nord-est), a détaillé le procureur.Elles ont été mises en examen (inculpées) pour avoir produit et fourni de faux documents, pour association de malfaiteurs et aide à l'entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière en bande organisée. "Il y a probablement une dimension lucrative", a souligné le procureur, avec des voyages "qui pouvaient coûter 4.000 euros". L'enquête est toujours en cours, au niveau local et international.Ce réseau qui existe "depuis au moins 2017" a permis à "plusieurs dizaines de personnes" d'arriver en métropole. Pour le parquet, "il faut réagir vite" car "il y a des risques que ça devienne un circuit ordinaire d'immigration".Deux kwassas transportant une quarantaine de personnes originaires de l'Afrique des Grands lacs ont accosté clandestinement mercredi matin dans le Sud de Mayotte, avait indiqué le jour même une source policière à l'AFP.En 2018, plus de 1.000 demandes d'asile ont été déposées à Mayotte et 55% des demandeurs provenaient de la région des Grands lacs, a précisé mardi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
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