Responsable de l'Alliance nationale pour la sauvegarde de l'identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), un groupe armé peul apparu en 2016 et qui avait déposé les armes la même année pour "intégrer le processus de paix", Oumar Aldjana "a été libéré comme il avait été arrêté", a déclaré à l'AFP Oumar Diallo, notable de Soumpi, où s'est produit le rapt."Tôt vendredi matin, des hommes armés sont venus le déposer dans son village à Faranah, dans la commune de Soumpi. Ces hommes sont membres de la katiba du Macina, ils étaient dans deux pick-up escortés par quatre motos", a précisé M. Diallo, qui avait affirmé au lendemain de l'enlèvement que les parents de l'otage avaient entamé des "pourparlers avec ses ravisseurs".La katiba du Macina du prédicateur radical peul Amadou Koufa, apparue en 2015 dans le centre du Mali, appartient au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda. La libération d'Oumar Aldjana a été confirmée par Abdoul Aziz Diallo, président de Tabital Pulaaku, principale association peule du Mali. "Nous avons été informés de sa libération, vendredi après la prière, par des hommes armés non identifiés", a-t-il expliqué, en insistant sur le fait que M. Aldjana n'a "aucun lien" avec son association. Sollicitées, les autorités maliennes n'ont pas souhaité commenter cette libération. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.Depuis 2015, ces violences se sont propagées du nord au centre du pays, voire parfois au sud. Elles se concentrent surtout dans le centre, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins.Pour sortir de l'impasse militaire et du cycle infernal de violences intercommunautaires, le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) a recommandé au gouvernement, dans un rapport publié le 28 mai, de tenter un dialogue avec les jihadistes et leurs partisans. L'ICG considère que le succès d'une telle initiative est incertain, mais qu'elle vaut d'être tentée. Il préconise "un changement de cap", combinant pression militaire, dialogue et désarmement, pour amener à la table des négociations les chefs de la katiba du Macina.
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