Patron du numéro 1 privé du BTP en Algérie, Ali Haddad est en détention depuis son arrestation le 31 mars, en pleine nuit, à un poste-frontière avec la Tunisie, deux jours avant la démission du président Bouteflika face à une contestation inédite.Il était en possession de deux passeports, ce qu'interdit la loi algérienne, et de devises qu'il n'avait pas déclarées.
Comparaissait à ses côtés, Hassane Boualem, directeur des titres et documents sécurisés au ministère de l'Intérieur quand il a délivré en 2016 son 2e passeport à M. Haddad.
"C'est un procès politique, le chef de fraude n'a aucun fondement" juridique, a déclaré à la presse Me Khaled Bourayou, avocat de M. Haddad.
A l'audience, son client, parlant d'une voix difficilement audible, a nié toute falsification et indiqué avoir obtenu son 2e passeport "légalement", après avoir sollicité l'intervention d'Abdelmalek Sellal, alors Premier ministre.
Le procureur a requis 18 mois de prison et 100.000 dinars d'amende (environ 750 euros), rappelant que la loi interdit de posséder "plus d'un titre ou document de voyage de même nature".
Il a requis la même peine contre M. Boualem pour avoir délivré le 2e passeport "sans dossier administratif".
La défense de ce dernier a argué que son client n'avait fait qu'obéir aux instructions de M. Sellal, du ministre de l'Intérieur de l'époque Noureddine Bedoui - désormais Premier ministre - et du secrétaire général du ministère Hocine Mazouz, qui n'ont pas été inquiétés.
D'après l'avocat de M. Haddad, celui-ci fait aussi l'objet d'une enquête sur des faits présumés de corruption.
M. Haddad, également propriétaire d'un grand groupe médiatique et d'un club de football, est accusé par ses détracteurs d'avoir bénéficié d'importantes commandes publiques qui lui ont permis de muer son entreprise familiale en géant national du BTP, à la faveur de ses liens privilégiés avec l'entourage d'Abdelaziz Bouteflika, en tête duquel son frère et conseiller Saïd.
Saïd Bouteflika, 61 ans, est incarcéré depuis le 4 mai avec deux anciens chefs des services de renseignement, tous accusés d'avoir conspiré contre l'armée pour tenter de maintenir le président Bouteflika au pouvoir, malgré une contestation qui ne cessait d'enfler depuis le 22 février.
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