Tchad: N'Djamena a convoqué trois diplomates occidentaux et dénonce une "ingérence"

Infos. Deux diplomates européens et un diplomate américain au Tchad ont été convoqués vendredi par N'Djamena et sommés de s'expliquer sur leur présence à un meeting d'un parti politique non autorisé, ont indiqué les autorités tchadiennes dans un communiqué reçu mardi.

Tchad: N'Djamena a convoqué trois diplomates occidentaux et dénonce une "ingérence"
"Les chargés d'affaires des ambassades des Etats-Unis d'Amérique et de la République Fédérale d'Allemagne, ainsi que le représentant du Bureau diplomatique des Pays-Bas au Tchad, ont été convoqués au ministère des Affaires Etrangères le 07 juin 2019", indique le communiqué du ministère signé lundi. Ils ont été convoqués "pour s'expliquer sur leur présence" début juin au meeting d'un parti politique d'opposition non autorisé, le parti des Transformateurs. "Les explications fournies à cette occasion n'étant pas convaincantes, et cachant mal l'intention d'ingérence flagrante dans les affaires intérieures du Tchad", le ministère rappelle que "le gouvernement ne permet sous aucun prétexte une forme quelquonque d'atteinte à sa souveraineté".Samedi, le parti au pouvoir depuis 29 ans au Tchad, le Mouvement patriotique du salut (MPS), avait déjà critiqué des "injonctions étrangères". Il réagissait à la publication d'un communiqué de l'Ambassade des Etats-Unis à N'Djamena exhortant les autorités tchadiennes à organiser des élections législatives "crédibles".Maintes fois reportées par le pouvoir depuis 2015, des élections législatives doivent avoir lieu en 2019, mais aucune date n'a encore été fixée.Dans son communiqué, l'ambassade américaine avait notamment insisté pour que les partis politiques "répondant aux critères établis légalement" soient autorisés "sans délai", ainsi que sur "le plein respect du droit des citoyens de se rassembler paisiblement".Le 1er juin, un meeting organisé par les Transformateurs, nouveau parti d'opposition lancé en mai qui n'a pas encore été autorisé, avait été empêché de se tenir par les forces de l'ordre, selon plusieurs associations des droits de l'Homme au Tchad.Les manifestations sont souvent interdites par N'Djamena qui invoque des "raisons de sécurité", alors que l'Ouest du pays est régulièrement la cible d'attaques de Boko Haram.L'opposition au Tchad, divisée et faiblement représentée, attend avec impatience la tenue cette année de ces élections. Idriss Déby est arrivé au pouvoir par les armes en 1990 et son régime est régulièrement critiqué depuis par les associations pour ses atteintes au droits de l'homme.

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