L'ONG Access Now, coordonnant une campagne pour un libre accès à internet baptisée Keep it on (Laissez le branché) a annoncé avoir recensé 196 interruptions dans 25 pays, lors de la présentation de son rapport annuel sur les blocages d'internet.L'organisation avait décompté 75 coupures en 2016 et 106 en 2017 --partiellement en raison d'une amélioration des techniques de détection des blocages volontaires.Néanmoins, "les blocages augmentent", a déploré Berhan Taye, auteur du rapport, soulignant avoir recensé des coupures dans des pays où il n'y en avait jamais eu auparavant, comme le Zimbabwe ou le Bénin, pourtant doté d'une solide culture démocratique."L'Inde est un acteur majeur en terme de blocage d'internet, et d'autres gouvernements en tirent des leçons", a ajouté l'ONG, précisant que les coupures massives, qui ont des conséquences sur l'économie et le fonctionnement de l'Etat, laissent place à des coupures plus ciblées.Les régions les plus touchées sont l'Afrique et l'Asie. En Inde seulement, 134 blocages, essentiellement locaux, ont été détectés. Au Tchad, les réseaux sociaux ont été bloqués pendant plus d'un an, et en République Démocratique du Congo, l'internet a été interrompu pendant 21 jours après la présidentielle de décembre 2018, selon l'ONG.Les autorités assurent protéger la sécurité nationale ou lutter contre la désinformation et les incitations à la haine, "mais ce que l'on constate sur le terrain, c'est qu'elles ferment l'internet quand il y a des manifestations, des élections", a ajouté Mme Taye.En 2019, 70 blocages ont déjà été recensés, notamment au Soudan et au Venezuela, en pleine crise politique."Le Soudan est un exemple catastrophique de la façon dont les droits de l'Homme sont violés quand internet est bloqué: l'internet n'est pas un luxe, ce n'est pas seulement pouvoir (...) mettre des photos de ce qu'on mange sur Instagram", a-t-elle souligné."C'est aussi pouvoir localiser ceux qu'on aime et savoir dans quelle morgue ils se trouvent pour les enterrer quand ils ont été tués par des milices" au Soudan, a poursuivi Mme Taye. Depuis le 10 juin, de nombreux Soudanais n'ont plus accès à internet, après une répression de la contestation civile, qui a fait une centaine de morts, selon un comité de médecins.
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