Le Conseil militaire, au pouvoir au Soudan depuis la destitution du président Omar el-Béchir en avril, a reconnu pour la première fois jeudi avoir ordonné la dispersion le 3 juin d'un sit-in de milliers de manifestants qui campaient devant le QG de l'armée à Khartoum.Selon un comité de médecins proches de la contestation, quelque 120 personnes ont été tuées dans la répression depuis le 3 juin, la plupart dans la dispersion du sit-in. Les autorités ont parlé elles de 61 morts.Le Conseil militaire a dit regretter que "des erreurs se soient produites"."Une enquête internationale indépendante devrait être lancée" sur la dispersion du sit-in, a déclaré à l'AFP Sadek al-Mahdi après avoir effectué la prière du vendredi dans une mosquée à Omdourman, ville voisine de Khartoum. "Il est important que l'enquête soit impartiale et qu'elle n'affiche pas de parti pris en faveur des autorités", a ajouté M. Mahdi, ex-chef de gouvernement, renversé par M. Béchir lors d'un coup d'État en 1989.Le parti Oumma de M. Mahdi fait partie de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), regroupant les principales formations de la contestation qui réclament un transfert du pouvoir aux civils.Les dirigeants militaires ont eux refusé une telle enquête."Nous n'acceptons pas (l'idée) d'une commission d'enquête internationale. Nous sommes un Etat souverain", a déclaré jeudi à des journalistes le général Chamseddine Kabbachi, porte-parole du Conseil militaire.Tout en regrettant les incidents du 3 juin, M. Kabbachi a assuré que le plan était seulement de dégager une zone près du sit-in mais que des "excès" avaient eu lieu.Il a affirmé que les militaires menaient leur propre enquête, dont les résultats doivent être dévoilés samedi.
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