Le gouvernement propose un budget de 208 milliards de livres sud-soudanaises (1,17 milliard d'euros), pour un déficit de 77 milliards de livres. Consacré en grande partie aux infrastructures, il doit être principalement financé par l'exploitation pétrolière, repartie à la hausse dans la foulée de la signature d'un accord de paix en septembre 2018.Mais la session parlementaire destinée à l'examen du budget a été interrompue mercredi par le président de l'Assemblée Lino Makana en raison des protestations des députés, qui exigent le paiement des fonctionnaires avant de participer à un nouvel examen du budget."Nos soldats coupent des arbres pour produire du charbon pour que leurs enfants survivent (...), nos professeurs n'enseignent plus à nos enfants et préfèrent travailler pour des organisations autres que le gouvernement", s'est insurgée la députée Elizabeth Adut lors de la session.Le député Duruang Burteny a ensuite affirmé à l'AFP que "cette Assemblée n'est pas prête et ne peut pas accepter que le ministre des Finances présente ce budget alors que les fonctionnaires n'ont plus été payé depuis six mois et que l'armée n'a pas été payée depuis six mois".Pour l'exercice 2018/2019, le budget était de 126 milliards de livres sud-soudanaises.Une députée souhaitant garder l'anonymat a soutenu auprès de l'AFP que le gouvernement devrait utiliser l'argent issu de l'exploitation pétrolière afin de payer les fonctionnaires. Elle a également dénoncé le coût des voyages à l'étranger des membres du gouvernement, "dont nous ne voyons pas les résultats tangibles".En 2011, année de son accession à l'indépendance, le Soudan du Sud tirait 98% de ses recettes du pétrole et produisait jusqu'à 350.000 barils par jour.Mais après le déclenchement de la guerre civile en décembre 2013, la production a chuté de plus de moitié, ce qui a durement affecté l'économie sud-soudanaise, avec notamment une inflation de 500% en 2016.Le conflit, marqué par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d'un tiers de la population, à quitter leurs foyers.Un accord de paix conclu en septembre 2018 a entraîné une forte décrue des combats, même s'ils n'ont pas complètement cessé.
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