La Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), chargée de la médiation, "n'était pas préparée à cette tâche", estime l'ICG dans un rapport intitulé "A court d'options", décrivant cette organisation comme "avant tout une plateforme d'intégration économique" qui "n'avait pas d'expérience ni d'expertise en matière de médiation politique complexe".L'ICG a également identifié comme obstacles au dialogue des "antagonismes politiques historiques" et des "rivalités économiques" entre pays de la CAE, ainsi que de "vives animosités personnelles" entre leurs dirigeants."Depuis le début, les dirigeants de la région n'ont eu de cesse de considérer le Burundi comme un allié ou un outil dans leurs querelles et ont donc répugné à irriter (le président burundais) Nkurunziza en usant de leur influence pour le forcer à négocier avec ses opposants", a poursuivi la même source.Le facilitateur dans cette crise, l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, s'est dès lors retrouvé dans "l'incapacité" de réunir gouvernement et opposition en exil autour de la même table. Le gouvernement a refusé "systématiquement de participer à la médiation de manière constructive".Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat. Il avait été réélu en juillet de la même année.Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête."Nkurunziza a réussi à résister aux différentes formes de pression externe sur le Burundi - critique publique intense, menace d'une mission militaire de l'UA (Union africaine), suspension d'aides financières vitales et sanctions contre des responsables politiques de premier plan", souligne l'ICG.Regrettant que la crise perdure au Burundi, l'ICG craint que si les élections de 2020 "ont lieu dans ces circonstances, de nombreux Burundais risquent de les rejeter, ce qui pourrait se traduire par des manifestations potentiellement violentes et accroître le soutien aux groupes armés, comme en 2015".Le think tank appelle dès lors le gouvernement à autoriser l'opposition en exil à rentrer au pays et faire campagne, les dirigeants de la région à faire usage de leur influence sur Pierre Nkurunziza, et la CAE, l'UA et les Nations unies à éviter "que la crise disparaisse de l'ordre du jour international".
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