Mele Kolo Kyari, jusqu'alors directeur général de la compagnie et représentant du Nigeria auprès de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), vient de l'Etat du Borno, frontalier du lac Tchad. Ce géologue de 54 ans remplace Maikanti Baru, en poste depuis 2016. Sept autres hauts dirigeants ont été nommés, précise le communiqué de la compagnie. Le président Muhammadu Buhari, réélu pour un nouveau mandat de 4 ans en février, avait promis de réformer la NNPC, considérée comme la caisse noire des gouvernements successifs depuis la découverte du pétrole à la fin des années 1950.Le Nigeria, dont la production atteint 2 millions de barils par jour, est le premier producteur d'or noir du continent africain, mais le pays est gangréné par la corruption. Une loi visant à réorganiser de fond en comble l'entreprise est en discussion au Parlement depuis 2012 à cause de désaccords entre législateurs et actionnaires.Cette nomination d'un homme du nord, tout comme Buhari, coincïde avec le lancement d'un projet de forage dans la partie nigérianne du lac Tchad, qui est à cheval sur trois autres pays: le Cameroun, le Tchad et le Niger. Cette région est le théâtre depuis plusieurs années d'attaques commises par les jihadistes de Boko Haram et de l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap)."Nous retournerons là-bas dès que nous aurons reçu l'autorisation" des militaires, expliqait jeudi dans un quotidien régional le président sortant de la NNPC, M. Baru."On dirait qu'il y a des chances", de trouver du pétrole, "car la république du Niger a foré plus de 600 puits et maintenant ils produisent,tandis que nous n'en avons produit que 23", a-t-il ajouté. Le Nigeria tire l'immense majorité de son pétrole de la région de delta du Niger et dans des gisements offshore. Mais le pays le plus peuplé du continent cherche à augmenter sa production dans le nord.Les explorations avaient été officiellement suspendues en juillet 2017 après l'enlèvement par Boko Haram de quatre travailleurs, dont l'un est décédé. En une dizaine d'années, l'insurrection jihadiste et sa répression par l'armée ont fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de personnes déplacées.
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