M. Gomes a été investi dans la foulée, plus de trois mois après les législatives.
Le président Vaz avait au moins à deux reprises refusé de nommer à la tête du gouvernement le chef de la majorité parlementaire, son ex-Premier ministre et chef du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simoes Pereira.
La crise entre les deux hommes, pourtant issus du même parti, avait éclaté en août 2015 avec le limogeage par M. Vaz de M. Pereira, qui était alors son Premier ministre.M. Vaz a ensuite été exclu du PAIGC, formation qui a mené la lutte de libération du pays.
Il n'a pas nommé M. Pereira malgré plusieurs manifestations de la majorité à Bissau pour l'y contraindre.
Le président Vaz avait également conditionné la nomination d'un Premier ministre à la formation du bureau de l'Assemblée nationale, toujours bloquée par les divergences entre la majorité et l'opposition sur le partage des postes, après les législatives du 10 mars remportées par le PAIGC.
Pour débloquer la situation au niveau gouvernemental, cette formation a finalement proposé de reconduire dans ses fonctions Aristide Gomes, un de ses membres qui occupe le poste de Premier ministre depuis avril 2018.
"M.Aristide Gomes est nommé Premier ministre", a indiqué samedi un décret du président Vaz.M. Gomes a été investi dans la foulée au palais présidentiel, en présence du chef de l'Etat, de chefs de l'armée et de diplomates, selon un journaliste de l'AFP.
- "Sortir de la crise" -
"Ce qui est important pour moi, ce sont les actions concrètes pour sortir de la crise (politique et sociale notamment), organiser les élections" alors qu'une présidentielle est prévue le 24 novembre, a déclaré M. Gomes, après son investiture, au siège du PAIGC à Bissau, devant une foule de militants.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), médiatrice dans la crise, avait réclamé jeudi la nomination d'un nouveau Premier ministre d'ici au dimanche 23 juin, menaçant de sanctions la classe politique si elle ne trouvait pas rapidement une solution.
La date du 23 juin correspond à la fin du mandat de cinq ans du président Vaz.Passé ce délai, le pays sera en affaires courantes jusqu'à la présidentielle du 24 novembre et le président sera privé de certaines prérogatives, dont celles de nommer un Premier ministre ou de dissoudre le Parlement.
Malgré le bon déroulement des législatives du 10 mars, ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest peine à sortir de la crise qui avait éclaté en août 2015 avec le limogeage par M. Vaz de M. Pereira.
- Deux mois de grève des fonctionnaires -
Si le problème de la nomination d'un chef de gouvernement a été réglé, le blocage persiste au niveau du Parlement.
Depuis la reprise des travaux à l'Assemblée nationale le 18 avril, les débats achoppent sur la composition du bureau de l'Assemblée.
Le chef du parti d'opposition Madem, formé de députés frondeurs du PAIGC, Braima Camara, a fait un geste d'ouverture vendredi en renonçant à briguer le poste de deuxième vice-président de l'Assemblée, pourtant dévolu à sa formation, mais que le PAIGC ne voulait pas le voir occuper personnellement pour des questions de rivalités politiques.
Le Madem proposera un autre nom.Le PAIGC et ses alliés contrôlent une majorité de 54 sièges sur 102 contre 48 pour le Madem et le Parti pour la rénovation sociale (PRS).
La crise politique en Guinée-Bissau avait d'autant plus inquiété la communauté internationale que les élections de 2014, qui ont marqué l'arrivée au pouvoir de M. Vaz, s'étaient traduites par un retour progressif à l'ordre dans ce pays secoué par des tentatives de putsch à répétition.
Sur le plan social, les fonctionnaires, dont les enseignants, sont en grève depuis deux mois pour réclamer le paiement de salaires et de meilleures conditions de travail.
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