La présidente Sahle-Work Zewde et le Premier ministre Abiy Ahmed, qui ont essuyé quelques larmes, étaient présents à cette cérémonie retransmise en direct à la télévision EBC, proche du pouvoir, durant laquelle le cercueil contenant la dépouille du général Seare Mekonnen a été recouvert d'un drapeau éthiopien.La salle où était organisée cette cérémonie était par ailleurs remplie principalement de soldats en uniforme.Samedi, le chef d'état-major des forces armées éthiopiennes a été tué par son garde du corps à son domicile d'Addis Abeba alors qu'il menait une opération en à une attaque menée dans l'après-midi à Bahir Dar (nord-ouest) contre une réunion de hauts responsables de la région Amhara.Le président de cette région, Ambachew Mekonnen, un de ses conseillers et le procureur général régional, Migbaru Kebede, qui participaient à cette réunion, ont été tués lors de cette attaque.Selon les autorités, les incidents de Bahir Dar et Addis Abeba étaient coordonnés. Elles évoquent une tentative de coup d'Etat contre le gouvernement de la région Amhara, une des neuf régions du pays dessinées sur les bases d'un fédéralisme ethnique.Mais les observateurs mettent en doute la théorie du coup d'Etat manqué, estimant que ce dernier implique généralement d'importants mouvements de troupes, ou la prise de contrôle de points stratégiques, comme les aéroports ou les médias.Les autorités accusent le chef de la sécurité de la région Amhara, Asaminew Tsige, tué lundi à Bahir Dar par des policiers alors qu'il était en fuite, d'être derrière les attaques. Les observateurs pensent que M. Asaminew, un nationaliste amhara ayant ouvertement entrepris de former des milices ethniques, se serait senti sur la sellette en raison de sa rhétorique belliqueuse. Il aurait pour cette raison organisé au moins l'attaque de Bahir Dar.Ils assurent également que ces deux attaques s'inscrivent dans le cadre des tensions politico-ethniques dont l'Ethiopie est le théâtre et qui ont fait plus de deux millions de déplacés.Abiy Ahmed s'est efforcé depuis son entrée en fonction en avril 2018 de démocratiser le pays, légalisant des groupes dissidents et améliorant la liberté de la presse. Mais cet assouplissement a également permis une expression plus libre des tensions intercommunautaires.
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