Après des mois de manifestations qui ont poussé l'armée à destituer le président Omar el-Béchir en avril, le Soudan est le théâtre d'un bras de fer entre le Conseil militaire de transition qui dirige le pays et la contestation.L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de cette contestation, a réclamé une mobilisation de masse dimanche 30 juin, pour maintenir la pression sur les généraux et réclamer le transfert du pouvoir aux civils.La date coïncide avec le 30è anniversaire du coup d'Etat ayant porté au pouvoir M. Béchir qui avait renversé un gouvernement alors dirigé par Sadek al-Mahdi."Notre opinion, c'est d'éviter les mesures d'escalade des deux bords", a estimé mercredi en conférence de presse M. Mahdi, qui dirige le parti al-Oumma.L'octogénaire a estimé qu'il serait "prématuré" de s'engager dans une escalade avant que le Conseil militaire ne se prononce sur un plan de transition préparé par le médiateur éthiopien.Dimanche, le Conseil militaire avait demandé à l'Ethiopie de revoir son initiative de transition en se concertant avec l'Union africaine (UA) pour un "document commun".La proposition éthiopienne, consultée par l'AFP, prévoit notamment une instance de transition constituée de huit civils et sept militaires.Au Soudan, la tension est montée d'un cran depuis le 3 juin et la dispersion meurtrière d'un sit-in de manifestants devant le QG de l'armée.Au moins 128 personnes ont été tuées dans l'opération et la répression qui s'est poursuivie les jours suivants, selon des médecins proches de la contestation.Les autorités ont évoqué un bilan de 61 morts. Le Conseil militaire a affirmé ne pas avoir ordonné la dispersion, assurant qu'il s'agissait initialement d'une opération antidrogue dans un secteur voisin.Les manifestations prévues pour le 30 juin interviennent dans un contexte délicat.Sur ordre du Conseil militaire, internet est largement bloqué depuis plus de trois semaines dans le pays, et la contestation peine désormais à mobiliser.Tous les jours, des petits rassemblements sont organisés de nuit dans la capitale. Mais le mouvement semble s'essouffler face au déploiement des forces de sécurité, notamment les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), stationnés à tous les coins de rue.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.