Egypte: les manifestations reprennent, un nouveau cabinet attendu dans la journée

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LE CAIRE (AFP)

Des milliers d'Egyptiens sont de nouveau descendus dans les rues samedi matin, affrontant parfois violemment les forces de l'ordre, pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak, qui a promis un nouveau gouvernement dans la journée. 

Le gouvernement a présenté sa démission à la mi-journée, au moment où le chef d'état-major égyptien, Sami Anan, rentrait au pays après avoir écourté une visite aux Etats-Unis, où il conduisait une délégation militaire.

Hosni Moubarak "doit partir", a déclaré la figure de proue de l'opposition Mohamed ElBaradei, dans une interview à la chaîne France24.

Dans la nuit, le raïs a fait sa première apparition publique depuis le début mardi des troubles sans précédent qui secouent son régime, en place depuis trois décennies, et ont fait près de 50 morts et plus de 2.000 blessés.

M. Moubarak, sous forte pression du président américain Barack Obama qu'il a eu vendredi au téléphone, a promis des réformes et annoncé un changement de gouvernement.

L'armée a été appelée en renfort d'une police dépassée par les événements, et le couvre-feu, instauré vendredi au Caire, à Alexandrie et à Suez, a été étendu samedi de 16H00 (14H00 GMT) à 08H00.La capitale était également survolée par des hélicoptères.

Aux cris de "Moubarak va-t-en" ou "Celui qui aime l'Egypte ne détruit pas l'Egypte", des milliers de manifestants se sont retrouvés samedi sur la grande place Tahrir, proche de nombreux bâtiments officiels au Caire.

 L'armée égyptienne, présente avec des hommes en armes et des blindés, a enjoint le "grand peuple d'Egypte" de "respecter le couvre-feu" le soir et de ne pas se rassembler dans les lieux publics la journée.

Des habitants ont cependant entrepris de déblayer les rues après une nuit marquée par des pillages et des incendies provoquées par les manifestants au siège du Parti national démocrate (PND) au pouvoir et à de nombreux commissariats de police.

Samedi, un supermarché du géant français Carrefour a été pillé à la périphérie du Caire.

A Rafah, ville frontière avec la bande de Gaza, le siège de la Sûreté de l'Etat de la ville a été attaqué lors d'accrochages entre manifestants et policiers qui ont fait trois morts dans les rangs de la police, selon les témoins.

A Ismaïliya, sur le canal de Suez, des heurts violents ont éclaté entre les forces de l'ordre et des milliers de manifestants, selon des témoins.

A Alexandrie (nord), deuxième ville de pays, des centaines de personnes, campant aux abords de la principale mosquée, ont promis de manifester à nouveau.Plusieurs commissariats étaient toujours en flammes.

 Vendredi, des manifestations massives lancées à l'issue de la prière hebdomadaire avaient dégénéré en émeutes, la journée la plus meurtrière depuis le début du mouvement inspiré par la Révolte du jasmin qui a chassé Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir en Tunisie.

Selon le ministère de la Santé, 38 personnes ont été tuées vendredi dans le pays, un chiffre qui porterait à 48 le nombre de morts depuis mardi, dont une majorité de civils, selon un décompte de l'AFP.En outre, 2.500 personnes ont été blessées (dont 1.000 policiers), pour la plupart vendredi.

Selon les services de sécurité, 60% des postes de police du pays ont été incendiés, dont 17 au Caire.

Les services de téléphonie mobile, coupés vendredi comme l'Internet pour contrecarrer les manifestations, étaient partiellement samedi rétablis en milieu de matinée.Mais l'Internet ne semblait toujours pas accessible.Ces deux services ont joué un rôle-clé dans le lancement des manifestations.

Le président Obama a annoncé s'être entretenu par téléphone avec son homologue égyptien pendant 30 minutes vendredi: "Je lui ai dit de prendre des mesures concrètes pour tenir ses promesses", a déclaré M. Obama, qui a également appelé les autorités à "s'abstenir d'utiliser la violence contre les manifestants pacifiques".

 Samedi, le roi Abdallah d'Arabie saoudite a téléphoné au président égyptien Hosni Moubarak pour lui exprimer sa solidarité et dénoncer "les atteintes à la sécurité et la stabilité" de l'Egypte.Il s'agissait de la première réaction officielle arabe depuis mardi.L'UE a pour sa part appelé à l'arrêt des violences et des effusions de sang.

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