"Manifestement, cela ressemblement à une tentative de génocide.On voulait pousser la province d'Ituri à s'embraser, et à amener des événements malheureux du genre génocide que l'on a connus dans notre région des Grancs lacs pour déstabiliser le pouvoir de Kinshasa", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à Bunia.
"Ca ressemble vraiment à un complot et maintenant le plus important c'est de savoir qui en sont les commanditaires.Et ça je ne lâcherai pas.J'irai jusqu'au bout pour connaître la vérité", a-t-il ajouté.
Il s'était rendu lundi dans le territoire de Djugu, où "des criminels, des meurtriers, des assassins" ont tué "des femmes et des enfants", selon un responsable onusien.
Des chiffres officiels invérifiables évoquent au moins 160 morts et 300.000 déplacés.
Une opération militaire "de grande envergure", selon les mots du chef de l'Etat, a été lancée contre les assaillants.
"La première étape était de les anéantir, en tous cas d'amoindrir leurs effets néfastes.C'est fait", a déclaré le chef de l'Etat."Une main leur est tendue pour leur reddition et pour qu'ils passent aux aveux".
"Les forces de défense seront maintenues ici jusqu'à leur éradication", a-t-il insisté.
Les autorités congolaises pointent la responsabilité d'une milice nommée Ngoudjolo.Des représentants de l'une des communautés de la région, les Héma, s'estiment particulièrement visés par les tueries.
De façon générale, le président a fait part de sa disponibilité "à discuter avec tous les compatriotes" qui ont rejoint les dizaines de groupes armés actifs dans l'est de la RDC, "sans condition" : "Revenez à la raison, revenez à la maison".
"Après cinq mois de gestion, j'ai constaté que, bon, je n'ai pas fait de miracle, mais en même temps il y a une espèce de satisfecit que je perçois dans la population", a résumé le nouveau président investi le 24 janvier.
L'Ituri a été le théâtre d'un conflit entre deux communautés de la province, les Héma - des éleveurs et des commerçants - et les Lendu - des agriculteurs - entre 1999 et 2003.Des dizaines de milliers de personnes ont péri.
Vingt ans plus tard, les autorités et les responsables communautaires refusent de croire à la reprise du conflit dans cette région frontalière de l'Ouganda riche en or et potentiellement en pétrole.
"Aimez-vous les uns les autres (...).Cette province est la province de tous les Ituriens.Il y a de la place pour tout le monde", a lancé le chef de l'Etat aux déplacés.
"J'ose croire que sa présence va ramener la paix en Ituri", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la communauté héma, Victor Ngona, qui estime que les membres de sa communauté sont particulièrement visés par les tueries.
Il demande la traduction en justice "des planificateurs intellectuels et matériels" des tueries.
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