Au Malawi, nouvelle journée de protestation contre la réélection de Mutharika

Infos. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées jeudi dans la capitale du Malawi, Lilongwe, pour dénoncer une nouvelle fois la réélection à leurs yeux frauduleuse du président Peter Mutharika en mai, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Au Malawi, nouvelle journée de protestation contre la réélection de Mutharika

Réunis à l'appel de l'opposition, les manifestants ont défilé sans incident dans les rues de la ville, dont de nombreux commerces avaient été fermés, jusqu'au Parlement, défendu par d'importants effectifs des forces de l'ordre.

Les protestataires campaient depuis devant le mausolée proche à la mémoire du premier président du Malawi indépendant, Kamuzu Banda, avec l'intention d'y rester jusqu'à vendredi.

"Presque tout le monde au Malawi dit que Peter Mutharika n'a pas gagné l'élection", a assuré à l'AFP l'un d'eux, Binton Banda, "je suis venu tout droit de mon petit village (pour le dire), je n'ai pas peur de manifester".

"Ce que vous voyez là, c'est la détermination de tous les Malawites qui veulent voir triompher la justice", a déclaré dans le cortège le chef de l'opposition, Lazarus Chakwera.

Le Malawi, petit pays d'Afrique australe, traverse une crise politique depuis la réélection, le 21 mai, de Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014.

Le chef de l'Etat sortant a été réélu avec 38,57% des suffrages, devant son principal adversaire M. Chakwera (35,41% des voix) et son ancien vice-président Saulos Chilima (20,24%).

L'opposition dénonce depuis des fraudes lors du dépouillement, dont l'existence d'un nombre anormalement élevé de bulletins de vote recouverts de correcteur blanc.

Un défilé identique à celui de Lilongwe a été annulé jeudi à Blantyre, la capitale économique du pays.

En début de matinée, un groupe de manifestants a été pris à partie par des personnes vêtues de tee-shirts de la formation au pouvoir, le Parti démocratique progressiste (DPP), qui les ont dispersés violemment, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Ce sont des voyous.Ils cognent, ils jettent des pierres (...) ce n'est pas nouveau", a accusé M.Chilima depuis Lilongwe, "mais ils doivent savoir que nous ne nous laisserons pas intimider".

L'opposition a saisi la justice pour obtenir l'annulation de l'élection présidentielle et multiplie depuis les manifestations dans le pays, dispersées à plusieurs reprises par les forces de l'ordre par des gaz lacrymogènes.

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