Manuel Chang est détenu en Afrique du Sud depuis décembre 2018 à la demande des autorités américaines pour sa participation présumée à des prêts frauduleux de 2 milliards de dollars à des entreprises d'État du Mozambique. Il est accusé d'avoir perçu plusieurs millions de dollars de pots-de-vin en marge de cette affaire.En mai, l'Afrique du Sud a déclaré qu'elle renverrait M. Chang au Mozambique, qui avait demandé son extradition, plutôt que d'accepter une demande américaine concurrente. Mais Ronald Lamola, qui a été nommé ministre de la Justice en mai, a décidé de casser la décision, qu'il a décrite dans les documents judiciaires comme "irrationnelle et incompatible avec la Constitution".Il a ajouté que le renvoi de M. Chang au Mozambique était également contraire aux "traités nationaux, régionaux et internationaux" signés par l'Afrique du Sud. Les charges à l'encontre de Manuel Chang concernent des emprunts contractés par le gouvernement mozambicain lorsqu'il était chef du Trésor entre 2005 et 2015. Lorsque la dette cachée a été révélée, le Mozambique - qui dépend de l'aide des donateurs et est l'un des pays les plus pauvres du monde - a été plongé dans la pire crise financière de son histoire. Les États-Unis qui affirment que des investisseurs américains ont été escroqués dans le cadre de l'affaire avaient exprimé leur colère face à la décision de l'Afrique du Sud d'extrader M. Chang au Mozambique."Nous avons officiellement demandé au gouvernement sud-africain, via les voies diplomatiques, de ne pas extrader (...) Chang vers le Mozambique, pendant que les Etats-Unis cherchent à obtenir du ministère (sud-africain) de la Justice qu'il reconsidère sa décision du 21 mai", avait déclaré à l'AFP le porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis à Pretoria, Robert Mearkle.Le Mozambique a accusé M. Chang d'avoir accepté des pots-de-vin dans une arnaque qui a permis d'amasser des centaines de millions de dollars, mais les critiques disent qu'il ne sera jamais traduit en justice dans son pays.Les documents de la Cour ont indiqué que l'Afrique du Sud avait supposé que M. Chang, qui nie toute malversation, ne bénéficiait plus d'une immunité au Mozambique mais que "cette hypothèse était erronée ". Le Mozambique a arrêté plusieurs autres suspects liés au scandale, dont le fils de l'ex-président Armando Guebuza, et de hauts responsables du renseignement.
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