Pour supporter les "Fennecs", qui disputent vendredi contre le Sénégal leur 1ère finale de Coupe d'Afrique des Nations (CAN) depuis leur (seul) titre de 1990 - remporté à domicile -, les autorités algériennes ont mis en place un véritable "pont aérien" devant permettre à 4.800 supporteurs de s'envoler pour l'Egypte.
Au total 28 avions décolleront dans la nuit de jeudi à vendredi de quatre villes du pays: 13 de la compagnie nationale Air Algérie, six de la filiale aérienne du géant public pétrolier Sonatrach et neuf de l'armée.
A l'ouverture des guichets à 08H00 locales, au grand Stade du 5-Juillet, les fans sont déjà très nombreux.Venu la veille de Bouira, à une centaine de km de route d'Alger, Raouf Benali, 21 ans, raconte à l'AFP avoir "passé la nuit sous un arbre".
Il n'est pas le seul.Plus prévoyant, Maamar, 31 ans, arrivé la veille au soir de Chlef, après avoir avalé 200 km de route, a pris soin d'emmener son matelas...
- salaire moyen -
Mais leurs efforts ne leur garantissent pas une place.La police, déployée en grand nombre, "n'a laissé entrer qu'une dizaines de personnes avant de fermer les entrées", peste Raouf Benali, sans emploi, à qui sa famille paye le voyage.
Maamar, lui, a pu entrer dans le stade, "mais à la suite d'une bousculade, la police nous a fait sortir", lâche-t-il avec regret."Je crois que je vais devoir me contenter de regarder le match à la télévision".
Au plus fort dans la matinée, les fans amassés le long des barrières métalliques sont environ 5.000, tous munis d'un passeport, d'un extrait de naissance et des 35.000 dinars (environ 260 euros) correspondant au prix du billet, comprenant le vol, le transfert vers le stade de la finale et l'accès au stade.
Un prix bien inférieur à la valeur réelle d'un tel voyage, mais proche du salaire mensuel moyen net en Algérie (40.000 dinars).
Ceux qui ont la chance de pouvoir entrer dans le stade s'inscrivent auprès des agents d'un organisme public de tourisme et reçoivent un document qui leur permettra de faire partie du voyage.
- soleil de plomb -
Une file est réservée aux femmes, bien moins nombreuses que les hommes, très majoritairement jeunes."Les femmes ont eu de la chance: celles qui se sont présentées ont toutes pu facilement s'inscrire", remarque Mohamed Zemmar, étudiant de 22 ans qui a fait le trajet depuis Bouira la veille et attend toujours.
Dans une atmosphère souvent tendue et une ambiance chaotique, les supporteurs ont patienté des heures, sous un soleil de plomb.Personne ne sait combien de places sont proposées à Alger.
Chaleur et frustration ont parfois provoqué énervement et bousculades: des barrières métalliques ont été renversées, poussant la police à intervenir.
A la mi-journée, plus d'un millier de personnes patientaient toujours dans une chaleur accablante.Sans savoir si des places - et combien - étaient encore disponibles.
"C'est éprouvant mais je ne vais pas abandonner", promet Hichem Issad, agent de surveillance de 28 ans, arrivé à l'aube de Baraki, dans la banlieue sud-ouest d'Alger.
La mort dans l'âme, Lotfi Titah, 31 ans, a, lui, renoncé."J'ai franchi l'entrée mais les agents" ont temporairement interrompu l'enregistrement "après avoir été pris d'assaut subitement par une foule de fans", a-t-il expliqué.
Pour le quart et la demie-finale des "Verts", Air Algérie avait affrété plusieurs vols spéciaux, à des prix "sponsorisés", pour transporter les supporters en Egypte.
Et fin 2009, un "pont aérien" similaire de 30 vols spéciaux avait transporté 10.000 supporteurs vers Khartoum, où l'Algérie disputait un match d'appui face à l'Egypte, pour la qualification au Mondial-2010, quelques jours après des violences contre des joueurs et supporteurs algériens au Caire.
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