"Il y a un très grave problème d'écoutes et d'interceptions illégales des communications entre personnes en Tanzanie", a soutenu la Coalition tanzanienne des défenseurs des droits de l'homme (THRDC), dans un communiqué. "Les principales victimes sont les politiques, les dirigeants à la retraite, les employés de l'Etat, les journalistes, les activistes des droits de l'homme".Des responsables tanzaniens "ont même déclaré ouvertement en public qu'ils écoutaient les communications entre d'autres responsables ou employés de l'Etat", a ajouté la même source. Or de telles écoutes ne peuvent être effectuées que sur décision judiciaire, dans des cas exceptionnels, rappelle-t-elle.Lors d'une cérémonie de prestation de serment de nouveaux ministres en janvier, le président John Magufuli en personne avait affirmé avoir lu des textos interceptés que s'échangeaient certains de ces collaborateurs, dont une ministre, un député, et des responsables de districts.La THRDC a dénoncé ces écoutes alors que circulent depuis deux semaines sur les réseaux sociaux des enregistrements présentés comme des conversations téléphoniques entre des membres du parti au pouvoir, critiquant la gestion du pays par le président Magufuli.Un des intervenants présumés, January Makamba, qui était jusqu'alors ministre de l'Environnement, a depuis été démis de ses fonctions. Le pouvoir a justifié cette éviction par la lenteur de la mise en oeuvre d'une interdiction des sacs en plastique, introduite en mai.M. Makamba est depuis également vilipendé par de nombreux responsables du parti au pouvoir, qui se succèdent à la télévision nationale, le qualifiant notamment de "traître".L'AFP n'a pas pu vérifier de manière indépendante l'authenticité des enregistrements, mais la THRDC souligne qu'aucune des personnes y étant entendues ne l'a jusqu'ici contestée.Dans un communiqué publié vendredi, une autre ONG tanzanienne, le Centre pour les droits juridiques et humains (LHRC), avait également condamné ces récentes publications et rappelé à l'organe public de régulation des communications et aux compagnies de télécommunications leur obligation de garantir la sécurité des communications entre personnes.Le chef de la police Simon Sirro, cité dans le quotidien Mwananchi de mardi, a indiqué que ses services avaient ouvert une enquête sur les enregistrements publiés.Depuis l'élection de M. Magufuli fin 2015, des meetings de partis d'opposition ont été interdits, des responsables d'opposition arrêtés et poursuivis, des journaux fermés, et des journalistes et artistes molestés ou menacés de mort, après avoir critiqué la nouvelle administration.
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