Journaliste indépendant réputé, Erick Kabendera, 39 ans, travaille pour des médias nationaux et étrangers, comme The East African, basé au Kenya. Il publie des analyses critiques sur la vie économique et politique dans la Tanzanie du président John Magufuli."Il n'a pas été enlevé, il a été arrêté (lundi) conformément aux procédures. Il se trouve entre nos mains et il est sain et sauf. L'interrogatoire se poursuit. Il y a des doutes sur sa citoyenneté (tanzanienne)", a déclaré en conférence de presse le chef de la police de Dar es Salaam, Lazaro Mambosasa.L'épouse du journaliste, Joyce, jointe au téléphone par l'AFP mardi matin, avait auparavant expliqué craindre un enlèvement. Son époux "a été embarqué de force dans un véhicule par six hommes qui se sont présentés comme des agents de la police mais ont refusé de présenter les documents pour le prouver", avait-elle raconté."Les raisons évoquées par la police pour justifier l'arrestation de ce journaliste d'investigation ne tiennent pas la route. Il n'y a nullement besoin de procéder à une arrestation et à un interrogatoire aussi long pour une simple vérification d'identité", a réagi auprès de l'AFP Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières (RSF)."Ce type de méthode relève clairement de l'intimidation à l'égard d'un journaliste très réputé pour ses reportages et ses enquêtes publiés dans plusieurs médias internationaux. Nous appelons les autorités tanzaniennes à mettre fin aux attaques répétées contre la presse et à remettre ce journaliste en liberté sans délai" a-t-il ajouté.M. Mambosasa a affirmé avoir été obligé d'ordonner l'arrestation parce qu'Erick Kabendera n'avait pas répondu à une convocation. "Nous pouvons procéder à une arrestation n'importe où et n'importe quand", a-t-il répondu à une question sur les circonstances de l'arrestation.L'arrestation du journaliste a causé une certaine émotion en Tanzanie, où le hashtag #FreeErickKabendera a très vite reçu un fort écho sur Twitter.Le journaliste avait déjà connu des problèmes en lien avec sa nationalité en 2013, ce qui à l'époque avait amené RSF à dénoncer le "harcèlement" du gouvernement à son égard.Depuis l'élection de M. Magufuli fin 2015, des meetings de partis d'opposition ont été interdits, des responsables d'opposition arrêtés et poursuivis, des journaux fermés, et des journalistes et artistes molestés ou menacés de mort, après avoir critiqué la nouvelle administration.La Tanzanie était au 75e rang mondial du classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières en 2015. En 2019, elle n'est plus que 118e.str-cyb/sd
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