Décès d'une "figure de proue" du mouvement LGBT au Cameroun

Infos. Figure du mouvement pour les droits des personnes homosexuelles au Cameroun, Marc Lambert Lamba est décédé dimanche à Yaoundé des suites d'un accident vasculaire cérébral (AVC), a-t-on appris lundi auprès de sa famille et d'une avocate.

Décès d'une "figure de proue" du mouvement LGBT au Cameroun
"Nous venons de perdre un immense combattant de la cause homosexuelle au Cameroun. Il est décédé hier à l'hôpital central de Yaoundé des suites d'un AVC", a indiqué à l'AFP Alice Nkom, avocate camerounaise engagée dans la défense des droits des personnes homosexuelles.Le décès de M. Lamba a été confirmé par un membre de sa famille, joint au téléphone par l'AFP depuis Libreville.Marc Lambert Lamba avait commencé le militantisme après sa sortie de prison en juin 2006. Il avait été arrêté en mai 2005 lors d'une descente policière dans un bar de Yaoundé, avec dix autres hommes, tous accusés d'être homosexuels.Au Cameroun, l'homosexualité est illégale et est punie par des peines allant jusqu'à cinq ans de prison."Après cet épisode, Lambert a passé sa vie à se battre pour la défense des droits de l'homme et des opprimés, il était de tous les combats", selon Me. Nkom, qui avait assuré sa défense lors de son procès.Après avoir passé plus de dix mois en prison, il avait finalement été relaxé. Puis avait milité dans diverses associations.Exposé et souvent menacé, "Lambert n'a jamais demandé l'asile, il ne voulait pas partir car sa place était là à Yaoundé, à aider les autres", a ajouté l'avocate. Pour son compagnon de lutte, l'activiste camerounais Yannick Ndomo, "Lambert était la figure de proue, la mascotte" du mouvement et "un leader qui pouvait se faire l'écho des souffrances d'autres personnes".En 2016, il a notamment fondé à Yaoundé une association venant en aide aux homosexuels en situation de vulnérabilité, le Centre de réflexion et de lutte pour les droits humains et le sida (Cerludhus).Au Cameroun, la répression des personnes homosexuelles est toujours d'actualité.En 2018, des organisations camerounaises de défense des droits humains ont documenté l'arrestation d'au moins 32 personnes pour homosexualité, selon Human Rights Watch.La même année, 1.134 cas d'agressions homophobes ont été recensés, selon un rapport publié par des ONG camerounaises.

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