Kenya: explosions lors d'un meeting politique à Nairobi, 3 tués et 79 blessés

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NAIROBI (AFP)

Trois personnes ont été tuées et près de 80 blessées dimanche à Nairobi dans deux explosions survenues lors d'un rassemblement d'opposants au projet de nouvelle Constitution kényane, premier incident du genre depuis les violences post-électorales de 2008.

A l'appel d'églises protestantes évangélistes, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées dans le parc Uhuru, en plein centre de la capitale kényane, pour protester contre le projet de futur Constitution du pays, qui doit être soumis à référendum en août prochain.

"Vers 19H00 (17H00 GMT), alors que le rassemblement touchait à sa fin et que les participants étaient en train de prier, il y a eu deux explosions au milieu de la foule", selon le chef de la police de Nairobi, Anthony Kibuchi.

Trois personnes, deux hommes et une femme, ont été tuées, a indiqué à la presse en soirée le Premier ministre kényan Raila Odinga, qui a rendu visite aux blessés évacués vers l'hôpital national de Kenyatta.

"Le gouvernement fera tout son possible pour arrêter les coupables.C'est un incident isolé (...), il ne faut pas le lier au référendum" constitutionnel, a affirmé M. Odinga.

Les deux explosions ont eu lieu à environ 15 minutes d'intervalle, provoquant panique et scènes de pleurs dans la foule, alors qu'organisateurs et invités de marque sur le podium appelaient au calme, selon des images de l'incident.

Au moins 79 personnes ont été blessées et évacuées vers différents hôpitaux de la capitale, selon des sources policières et hospitalières concordantes.

L'origine exacte des deux explosions est pour le moment inconnue, selon le chef de la police de Nairobi, qui a évoqué l'hypothèse "d'engins piégés" lancés sur la foule, tandis que des participants au meeting parlaient de possibles grenades.

Une vingtaine de blessés ont été évacués à l'hôpital national Kenyatta, où se sont rendus plusieurs ministres dans la soirée, a constaté un photographe de l'AFP.

Les victimes gisaient à même le sol sur des civières, les vêtements ensanglantés et certaines inconscientes, dans plusieurs salles des urgences de cet hôpital.La plupart étaient blessés aux jambes et sur la partie inférieure du corps.

Plusieurs personnalités politiques du camp du "Non" à la Constitution participaient au meeting, dont William Ruto, ministre de l'Education supérieure et influent politicien local.

Les églises chrétiennes font campagne contre ce projet de Constitution, qui autorise l'avortement et maintient les traditionnels tribunaux islamiques kadhis.

Cet incident est une première au Kenya depuis les violences politico-ethniques qui avaient suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki fin 2007, et fait 1.500 morts et 300.000 déplacés.

La médiation de l'ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan avait alors permis de mettre fin aux violences et conduit à l'installation d'un gouvernement de coalition pléthorique, avec comme Premier ministre Raila Odinga, rival malheureux de M. Kibaki.

Depuis lors, la communauté internationale s'est inquiétée à de multiples reprises des faibles progrès enregistrés dans la lutte contre la corruption et l'impunité, des lenteurs des réformes politiques ainsi que des dysfonctionnements au sein du gouvernement d'union.

Le référendum sur le projet de nouvelle Constitution, prévu pour le 4 août, constitue la seule avancée notable dans l'agenda des réformes.Partisans et adversaires de ce projet multiplient depuis mai les meetings politiques pour tenter de mobiliser leurs partisans.

Des élections générales sont prévues en décembre 2012 dans le pays.

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