Quatre personnes ont été tuées jeudi matin par des tirs visant des manifestants hostiles au président Hosni Moubarak sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, a-t-on appris auprès d'un médecin sur place, portant à sept le nombre de morts au cours de ces dernières 24 heures.
Ce bilan s'ajoute à au moins 300 morts tombés pendant la première semaine de manifestations lancées le 25 janvier pour réclamer le départ du président égyptien Hosni Moubarak, selon un bilan non confirmé de l'ONU.
"On a eu quatre morts ici dont un atteint par balle en plein front", a déclaré jeudi matin à l'AFP le docteur Mohamed Ismaïl, depuis un hôpital de campagne monté sur une place adjacente à la place Tahrir.
Le dernier bilan faisait état de trois tués "au cours des trois dernières heures", selon le Dr.Amr Bahaa, qui se trouvait dans un hôpital de fortune installé dans une mosquée près de la place.
"La plupart des victimes sont arrivées ces trois dernières heures, beaucoup avec des blessures par balles", avait-il ajouté, estimant le nombre total de blessés depuis mercredi à plus d'un millier.
Selon des témoins, des tirs en provenance du pont d'Octobre, où sont positionnés les partisans du président Hosni Moubarak, ont fait de nombreux blessés.
Les tirs, sporadiques, ont commencé à se faire entendre vers 04H00 (02H00 GMT) et étaient toujours entendus une heure plus tard, a indiqué d'autre part un correspondant de l'AFP sur place.
Ce bilan s'ajoute aux trois personnes tuées mercredi place Tahrir, coeur de la contestation contre le président égyptien depuis neuf jours, qui s'était transformée en champ de bataille entre pro et anti Hosni Moubarak.
Selon le ministère de la Santé, cité par la télévision d'Etat, trois personnes, dont un appelé de l'armée, ont été tuées et plus 639 ont été blessées, la plupart par des jets de pierre, dans les affrontements de mercredi.
Les heurts ont été d'une extrême violence, à coups de pierres, de bâtons, de barres de fer et parfois de couteaux.
Selon un bilan non confirmé de l'ONU, les heurts de la première semaine de contestation ont fait au moins 300 morts et plusieurs milliers de blessés.
Washington a immédiatement réagi à ces nouveaux affrontements et le Département d'Etat a pressé les Américains qui souhaitent quitter l'Egypte de se rendre "immédiatement" à l'aéroport du Caire, prévenant que les "vols américains supplémentaires après jeudi sont improbables".
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, dans un appel téléphonique au vice-président égyptien Omar Souleiman, a condamné les "choquants" affrontements sanglants de la veille au Caire.
L'Alliance des juristes égyptiens a déclaré de son côté dans un communiqué que les manifestants anti-Moubarak sur la place étaient sous le feu de leurs adversaires et que plusieurs d'entre eux avaient été tués ou blessés.
L'armée s'était déployée en masse dans la soirée aux alentours de la place, immense esplanade dans le centre du Caire, devenue depuis le 25 janvier le point de ralliement des manifestants anti-Moubarak, qui y campent par milliers chaque nuit malgré le couvre-feu.
Mercredi soir, le vice-président Omar Souleimane avait appelé les manifestants à rentrer chez eux, comme l'avait fait l'armée en milieu de journée, prévenant que le dialogue proposé à l'opposition ne pouvait débuter avant l'arrêt des manifestations.
Dans une interview à CBS News, le chef de file de l'opposition égyptienne, Mohamed ElBaradei a rejeté une fois de plus l'offre de dialogue de M. Souleimane, insistant sur le fait qu'Hosni Moubarak doit d'abord quitter le pouvoir.
Le mouvement de contestation a appelé à une nouvelle manifestation massive vendredi, baptisée "vendredi du départ", dans laquelle elle entend réunir comme mardi plus d'un million de personnes, malgré la promesse de M. Moubarak de s'effacer à la fin de son mandat en septembre.
Les Frères musulmans, principale force d'opposition, ont rejeté "toutes les mesures partielles proposées" par le président et refusé qu'il reste en poste jusqu'en septembre.
Selon le ministère de la Santé, cité par la télévision d'Etat, trois personnes, dont un appelé de l'armée, ont été tuées et plus de 639 blessées, la plupart par des jets de pierres, dans les affrontements de mercredi.
Mercredi matin, des milliers de partisans du chef de l'Etat étaient arrivés aux abords de la place.Après des heures de tensions, des heurts d'une extrême violence ont éclaté, à coups de pierres, de bâtons, de barres de fer et parfois de couteaux et de coktails molotov.
Par endroits, les partisans du président ont chargé, montés sur des chevaux ou des dromadaires.Ils ont aussi jeté des pierres depuis des toits et des balcons d'immeubles surplombant la place.
A l'exception de tirs de semonce en début d'après-midi, les militaires ne se sont pas interposés, tentant plutôt de s'abriter.
"Ce qu'on voit devant nous n'est jamais arrivé auparavant.Des accrochages entre Egyptiens, c'est la guerre civile", a déploré Mohamed Sayed Mostafa, 26 ans.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a jugé "inacceptables les attaques contre des manifestants pacifiques" et appelé à une "transition dans l'ordre et le calme".
Hillary Clinton a demandé une enquête sur les violences.Et son porte-parole, Philip Crowley, a déclaré que les Etats-Unis "espéraient" que l'Egypte garderait à l'avenir "un rôle constructif" dans le processus de paix au Proche-Orient.
Mohamed ElBaradei a cherché sur CBS News à apaiser les craintes occidentales selon lesquelles l'Egypte risquerait de se retourner contre les Etats-Unis et de s'opposer à Israël.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a mis mercredi en garde contre le risque que la révolte populaire en Egypte ne débouche sur une période "d'instabilité et d'incertitude pendant de nombreuses années" dans la région.
Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates s'est à nouveau entretenu mercredi par téléphone avec le ministre de la Défense égyptien, Mohamed Hussein Tantaoui, de la situation en Egypte, a annoncé son porte-parole, Geoff Morrell.
Selon un bilan non confirmé de l'ONU, les heurts de la première semaine de contestation auraient fait au moins 300 morts et des milliers de blessés.
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