Agnès Callamard, rapporteure spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a demandé que les auteurs de ces actes en répondent devant la justice, dans un rapport préliminaire publié à l'issue d'une visite de douze jours au Nigeria."Chaque fois qu'une personne décède ou est gravement blessée alors qu'elle est détenue par la police, chaque exécution extrajudiciaire devrait faire l'objet d'une enquête impartiale menée par un organisme indépendant", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Abuja.Les membres des forces de sécurité soupçonnées de ces actes devaient être suspendus pendant le temps de l'enquête et ceux dont la responsabilité est démontrée démis de leurs fonctions et jugés par la justice civile, a-t-elle souligné."Le gouvernement devrait publiquement condamner toutes les exécutions extrajudiciaires, y compris celles de voleurs armés présumés, et annoncer que leurs auteurs seront traduits en justice dans le cadre de procès équitables devant des tribunaux civils et sans recours à la peine de mort", a demandé l'experte de l'ONU.Pendant son séjour au Nigeria, elle a notamment rencontré les autorités, des groupes de défense des droits de l'homme et des familles de victimes de violences.Les forces de sécurité nigérianes sont régulièrement pointées du doigt par des associations de défense des droits de l'homme pour leurs excès, notamment dans la lutte contre les jihadistes de Boko Haram.Des bandes criminelles sèment également la terreur, volant du bétail, brûlant des maisons, pillant de la nourriture et procédant à des enlèvements contre des rançons.Les communautés rurales ont formé des milices d'autodéfense pour pallier le manque de policiers ou de militaires dans ces zones difficiles d'accès. Mais ces forces d'autodéfense sont elles-mêmes accusées d'exécutions extrajudiciaires de bandits présumés, ce qui exacerbe les violences.Les autorités nigérianes ont aussi été critiquées pour leur répression brutale du Mouvement islamique du Nigeria (MIN, groupe chiite pro-iranien) et des séparatistes biafrais du mouvement des Peuples autochtones du Biafra (IPOB).
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