Une déclaration à l'issue d'une rencontre avec le président congolais.
"Je lui ai parlé de M. Mokoko et d'autres personnes en lui disant qu'on
attendait de sa part des actes", a déclaré M. Le Drian devant l'Association de
la presse diplomatique.
"Je le lui ai dit avec fermeté et je pense que le président de la
République lui dira la même chose", a ajouté le chef de la diplomatie
française.
M. Sassou a eu son premier entretien bilatéral avec son homologue français
Emmanuel Macron, lors d'un déjeuner de travail portant notamment sur la
protection de la forêt et de la biodiversité du bassin du Congo, selon la
présidence.
Lors de ce premier tête-à-tête, le Congo a réitéré son soutien à
l'Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale (CAFI), un partenariat lancé
en 2015 par la Norvège.
Doté d'environ 60 millions d'euros, ce partenariat vise à aider six pays de
la région (RDC, Gabon, Congo, Cameroun, Centrafrique et Guinée Equatoriale)
qui abritent la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l'Amazonie.
En échange d'une aide financière, le Congo s'est engagé à mettre en place
un plan de protection de la forêt, de la biodiversité et des tourbières, ont
indiqué la présidence française et un responsable congolais.
Greenpeace a sonné l'alarme la semaine dernière, réclamant des mesures
contre les milliers de feux recensés en Angola et RDC depuis le 21 août.
Greenpeace a demandé en juillet "l'annulation de tous les blocs pétroliers
dans la forêt humide de la République du Congo". Les tourbières de cette forêt
humide stockent 30,6 milliards de tonnes de carbone, soit trois fois la
production mondiale annuelle de CO2, selon l'ONG, qui s'appuie sur des
recherches de l'Université de Leeds.
Selon Greenpeace, le Congo Brazzaville a ouvert à des appels d'offre
d'exploration des blocs onshore situés dans la région de la Cuvette centrale
congolaise, dont certains recouvrent totalement ou partiellement ces zones de
tourbières et non leur périphérie comme l'affirme le président Sassou Nguesso.
La dernière visite à l'Elysée du président congolais remonte à mai 2018,
comme représentant de l'Union africaine (UA) pour la Libye à une réunion
internationale sur la crise libyenne.
Au pouvoir depuis 1979 au Congo - à l'exception d'une parenthèse de cinq
années qu'il a refermée par un coup d'Etat -, Denis Sassou Nguesso, a été
réélu en 2016 lors d'un scrutin dénoncé par l'opposition.
Cette dernière a réclamé samedi à Brazzaville la libération de deux anciens
candidats à la présidentielle de 2016, Jean-Marie Michel Mokoko (72 ans) et
André Okombi Salissa (58 ans), avant la tenue de la présidentielle de 2021.
Les deux opposants, qui contestaient la légitimité de la réélection de
Denis Sassou Nguesso, ont été respectivement jugés en 2018 et 2019 et
condamnés à 20 ans de travaux forcés chacun pour "atteinte à la sécurité
intérieure de l'Etat" et "détention illégale d'armes et munitions de guerre".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.