Soudan: douze journalistes arrêtés

Douze journalistes soudanais travaillant pour un journal de l'opposition ont été arrêtés mercredi à Khartoum, a annoncé jeudi un porte-parole du parti communiste.

"Douze journalistes du (journal communiste) Al-Maidan, dont cinq femmes, ont été arrêtés par des officiers des services de sécurité la nuit dernière (mercredi), a déclaré à l'AFP ce porte-parole Saddiq Youssef.

Un précédent bilan faisait état de l'arrestation de deux journalistes.

Leur arrestation est intervenue après une réunion d'opposants au quartier général du parti.Quatre autres personnes, dont des membres du parti, ont été interpellées lors de ce coup de filet.

Les cinq femmes ont été libérées par la suite, a précisé M. Youssef.

Ces arrestations n'ont pas été confirmées d'autre source.

Plus de dix journalistes avaient déjà été arrêtés dimanche lors de manifestations anti-gouvernementales à Khartoum ainsi que 70 manifestants.

Selon les manifestants, un étudiant était décédé des suites de ses blessures après avoir été frappé par des policiers.Cette information avait été démentie par la police.

Au moins un des dix journalistes arrêtés dimanche est toujours détenu, selon ses confrères.Par ailleurs, les autorités soudanaises ont interdit la publication lundi de deux journaux d'opposition.

Les groupes qui organisent les manifestations, inspirées par les évènements se déroulant en Tunisie et en Egypte, demandent un changement de régime, des créations d'emplois et des mesures pour lutter contre la hausse des prix des produits alimentaires et des carburants.Confronté à une crise économique, le gouvernement a réduit les subventions sur ces produits.

D'autres manifestations se sont déroulées jeudi à Sennar, ville située à 300 km au sud-est de Khartoum, où environ 200 étudiants ont été dispersés par la police à l'aide de gaz lacrymogènes, selon des témoins.

Le gouvernement considère ces mouvements comme illégaux et affirme ne pas craindre une contestation similaire à celle qui a abouti au départ du président tunisien Zine el Abidine Ben Ali et ébranle actuellement le régime du président égyptien Hosni Moubarak.