Cameroun: RSF réclame l'évacuation sanitaire d'un journaliste emprisonné

Infos. L'ONG Reporters Sans Frontière (RSF) a demandé vendredi à Yaoundé de permettre l'évacuation sanitaire à l'étranger d'un ex-patron de l'audiovisuel public, reprochant à la justice camerounaise de laisser "mourir à petit feu" en prison Amadou Vamoulké, accusé de détournement de fonds publics.

Cameroun: RSF réclame l'évacuation sanitaire d'un journaliste emprisonné
M. Vamoulké, 69 ans, est depuis trois ans derrière les barreaux et souffre, selon RSF, d'une grave "affection neurologique". "Reporters sans frontières demande aux autorités de le libérer et de l'évacuer afin qu'il puisse être soigné", a plaidé l'ONG dans un communiqué, dénonçant un procès "pour des crimes économiques jamais établis par l'accusation. "Après plus de trois ans de détention et alors que la santé de l'ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise se dégrade, deux rapports médicaux certifient que le journaliste doit effectuer des examens poussés qui ne peuvent être réalisés dans son pays", a expliqué l'organisation. L'ONG dit avoir eu accès à deux rapports médicaux "unanimes" sur la nécessité d'évacuer M. Vamoulké pour des soins appropriés. "Va-t-il falloir attendre un drame pour que le calvaire subi par ce journaliste qui n'a toujours pas été jugé plus de trois ans après son arrestation prenne fin ?", s'interroge Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Amadou Vamoulké avait été nommé à la tête de la Cameroon radio-television (CRTV) en 2005 avant d'être arrêté en juillet 2016 alors qu'il occupait encore ce poste. Poursuivi pour détournement de fonds publics présumé devant le tribunal criminel spécial (TCS), une juridiction dédiée à la répression de la grande corruption, son procès a déjà fait l'objet de 21 renvoi et une nouvelle audience est prévue lundi, selon RSF. En mars, l'ONG avait adressé une lettre ouverte au président camerounais Paul Biya "pour lui demander de mettre fin à la détention du journaliste".En février, des parlementaires français avaient saisi le président Emmanuel Macron et le ministère des Affaires étrangères pour dénoncer une "détention politique". Le ministère français des Affaires étrangères avait, par la suite, admis que l'accusation "n'avait pas apporté la preuve de la pertinence de son action".

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