La Tunisie indemnise les familles de martyrs, 3 semaines après la chute de Ben Ali

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TUNIS (AFP)

La "Tunisie nouvelle" commence à indemniser les familles des "martyrs de la révolution", trois semaines après la chute du président Ben Ali, alors que Paris et Tunis tentaient de dessiner les contours de leurs futures relations.

Jeudi, les autorités de transition du pays ont commencé à accorder des compensations aux familles des personnes tuées à Ben Arous, dans la banlieue sud de Tunis, durant les semaines d'émeutes qui ont fait tomber le régime.

Selon un communiqué officiel, le gouvernement a décidé des indemnisations de 20.000 dinars (10.300 euros) par mort et 3.000 dinars (1.546 euros) par blessé.

Le 1er février, le chef de la mission du Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, Bacre Ndiaye, avait avancé le chiffre d'au moins 219 morts et 510 blessés.

Lors d'une conférence de presse, il avait précisé que 147 personnes avaient trouvé la mort dans les troubles et 72 autres dans des prisons.Ces chiffres sont encore "provisoires" et l'ONU poursuivait ses enquêtes, avait-il encore indiqué.

Signe du retour à la normale qui se confirme depuis quelques jours, le gouvernement de Mohammed Ghannouchi a annoncé le rétablissement dès lundi prochain de la journée complète de travail dans les administrations et entreprises publique.

Ce régime dit de la "double séance", 8H30-13H00, 15H00-17H45, avait disparu pendant les semaines agitées de la révolte et le début de la transition.Les fonctionnaires ne travaillaient alors que le matin.

Le pays est toujours confronté à de brèves grèves sectorielles (transports en commun, personnels intérimaires à Tunis Air) ou de petites manifestations (protestation des employés de la radio nationale contre des nominations de nouveaux patrons sans concertation).

Mais globalement, la machine économique a redémarré, notamment au port de Radès (Tunis), qui concentre 70% de l'activité import-export du pays.

Concernant le tourisme, un secteur vital, une délégation de l'ensemble des compagnies aériennes et voyagistes français est attendue la semaine prochaine à Tunis pour rencontrer les autorités, alors que le couvre-feu en vigueur depuis le 13 janvier les pénalise lourdement.

Au plan diplomatique, la France et la Tunisie post-Ben Ali cherchaient vendredi, lors d'une première rencontre bilatérale à Paris, à fonder une nouvelle relation en dépassant les critiques et incompréhensions suscitées par la position française.

Paris est accusé d'avoir attendu le départ de Ben Ali le 14 janvier pour apporter enfin son soutien à la révolution, et la rue tunisienne n'a pas digéré l'offre de coopération policière faite par la chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie en pleine répression.

Lors d'un déjeuner avec son homologue Ahmed Abderraouf Ounaïs, Michèle Alliot-Marie devait exposer les actions menées par la France pour "donner un nouvel élan" à la coopération bilatérale.

Une délégation de parlementaires européens, arrivée jeudi pour quatre jours, devait rencontrer vendredi deux ministres (Justice, Enseignement supérieur), des responsables de partis politiques d'opposition mais aussi de la mouvance islamiste Ennahda, ainsi que des syndicalistes, étudiants et journalistes.

La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme est également sur le terrain depuis quelques jours.Outre les autorités, la FIDH rencontre ONG, opposants et syndicalistes "pour dresser un état des lieux, a précisé à l'AFP sa représentante en Tunisie Khadija Chérif.

Symbole de la normalisation en marche, une célèbre salle de théâtre de Tunis, "El Teatro", rouvre ses portes avec une première pièce dont la recette ira aux "blessés et handicapés de la révolution".

"Lettre à mon seigneur" raconte "l'histoire d'un roi sot, d'un peuple terrorisé et du jour où s'allume l'étincelle de la révolte".

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