"L'impunité règne depuis trop longtemps en Guinée et empêche les cicatrices des victimes de guérir. La paix et la réconciliation durables ne seront pas atteintes tant que justice et responsabilité ne seront pas maintenues", a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué.Le 28 septembre 2009, les forces de défense et de sécurité et des militaires avaient battu, poignardé et tué par balles des opposants au régime militaire, rassemblés dans le plus grand stade de Conakry pour réclamer que le président autoproclamé depuis décembre 2008, Moussa Dadis Camara, ne se présente pas à la prochaine élection présidentielle.L'instruction sur le massacre est clôturée depuis fin 2017, mais la date du procès n'a toujours pas été fixée.Une Commission d'enquête internationale nommée par l'ONU a établi en décembre 2009 que l'attaque "a fait au moins 156 morts et disparus, dont un certain nombre de femmes décédées des suites de violentes agressions sexuelles", a rappelé le Haut-Commissariat dans un communiqué.Ce rapport a accablé les autorités de l'époque, expliquant qu'elles ont modifié les lieux du crime. Des détenus ont par ailleurs été torturés, au moins 109 filles et femmes ont été victimes de violences sexuelles et des cadavres ont été enterrés dans des fosses communes.La Commission a également conclu que ce massacre constitue un "crime contre l'humanité", et a conclu à la responsabilité pénale individuelle de plusieurs responsables guinéens, dont Moussa Dadis Camara."Bien que la Commission d'enquête ait recommandé il y a près de dix ans aux autorités guinéennes de poursuivre les responsables et d'indemniser les victimes, peu de progrès tangibles ont été enregistrés jusqu'à présent", a déploré Mme Bachelet, appelant les autorités à "accélérer l'organisation du procès"."Ces procédures judiciaires tant attendues - si et quand elles auront réellement lieu - devraient garantir la responsabilité à la fois dans l'intérêt des victimes et renforcer l'état de droit dans l'ensemble du pays", a-t-elle souhaité.La Haut-Commissaire a souligné que les efforts pour engager des poursuites et organiser une procédure judiciaire "ont été extrêmement lents et n'ont pas abouti à un procès ni à des condamnations réelles des responsables". "Il est particulièrement préoccupant qu'un certain nombre de hauts fonctionnaires mis en accusation soient toujours en poste et ne soient pas encore traduits en justice", a-t-elle conclu.
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