Le parti socialiste au pouvoir au Cap-Vert a été reconduit pour cinq ans à l'issue des législatives de dimanche, son adversaire libéral ayant reconnu dès lundi cette victoire au terme d'un processus électoral confortant le pays comme modèle de démocratie et de bonne gouvernance en Afrique.
"C'est une victoire historique", a déclaré le Premier ministre José Maria Neves, 50 ans, au pouvoir depuis dix ans, à propos du nouveau succès de son parti, le Parti africain de l'indépendance du Cap-Vert (PAICV).
"Le PAICV a obtenu une majorité absolue.Je voudrais à cette occasion dire à tous les Capverdiens que nous avons accueilli cette victoire avec beaucoup d'humilité.Nous formerons un gouvernement et travaillerons pour tous.Je continuerai à être le Premier ministre de tous les Capverdiens", a-t-il ajouté.
Aucun chiffre sur la répartition des voix et le nombre de députés du PAICV face à l'autre grand parti, le Mouvement pour la démocratie (MPD, libéral) de Carlos Veiga, n'avait cependant été annoncé lundi à la mi-journée par la Commission nationale électorale (CNE).
Mais Carlos Veiga, 61 ans, ancien Premier ministre de 1991 à 2001, n'a pas attendu les chiffres pour reconnaître sa défaite et féliciter son adversaire.
"Nous n'avons pas encore tous les résultats mais nous reconnaissons tout de même notre défaite", a-t-il déclaré."Nous félicitons démocratiquement cette victoire du PAICV.Nous jouerons notre rôle d'opposant, une opposition forte qui défend les valeurs de ce peuple", a-t-il ajouté.
Quelque 310.000 électeurs étaient appelés aux urnes dans l'archipel et à l'étranger pour élire 72 députés de treize circonscriptions, dix pour le territoire national et trois pour la diaspora (Afrique, Amériques, Europe et reste du monde).
Le Cap-Vert, ex-colonie portugaise indépendante depuis 1975 et considéré comme un exemple de démocratie et de bonne gouvernance en Afrique, a la particularité d'avoir plus de ressortissants vivant à l'étranger que sur son territoire, 700.000 contre 500.000.
Lors des législatives de 2006, le PAICV de M. Neves avait déjà remporté la majorité absolue avec 52,2% des voix et 41 députés contre 44% des voix et 29 députés au MPD de M. Veiga, les deux sièges restant ayant été gagnés par un petit parti.Le taux de participation avait été de 54,2%.
Le MPD et le PAICV, ancien parti unique jusqu'à l'instauration du multipartisme en 1991, dominent la vie politique capverdienne depuis 20 ans.
Sous le gouvernement de M. Neves et du PAICV, le Cap-Vert, archipel ouest-africain de dix îles dont neuf sont habitées, a quitté en janvier 2008 la catégorie des pays les moins avancés pour celle des "pays à revenus intermédiaires".
Pendant leur campagne, le Premier ministre et son parti ont mis en avant un bilan économique flatteur: croissance moyenne de 6% au cours des dix dernières années, construction de nombreuses infrastructures, des ports, trois aéroports internationaux, des routes dans toutes les îles habitées de l'archipel.
Le MPD avait lui insisté et reproché au parti au pouvoir sa faible performance dans la lutte contre la chômage (17% selon l'opposition, 13% selon le gouvernement) et la faillite des politiques dans les secteurs de l'énergie et de l'habitat particulièrement.Mais ces arguments n'ont pas convaincu.
Le lutte contre le chômage et le manque de logements devront cependant être la priorité de l'action du nouveau gouvernement Neves, car les attentes des Capverdiens sont grandes en ce domaine.
Dimanche, un électeur de 72 ans, Nelson Veiga notait: "il y a encore du chemin à faire pour sortir les Capverdiens de la pauvreté, trouver du travail pour des milliers de jeunes et un toit décent pour tous".
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