Dans la nuit de jeudi à vendredi, un Nigérian âgé d'"environ 22 ans" est décédé dans sa tente en essayant de faire "un petit feu dans une boîte de conserve pour cuisiner et se réchauffer", dans un quartier de la ville où des distributions de repas sont régulièrement assurées, ont annoncé plusieurs associations."Ce décès est vraiment symbolique au moment où la municipalité a voulu écarter les migrants et les bénévoles qui les aident du centre-ville pour des raisons, entre guillemets, d'ordre public", a déclaré samedi à l'AFP François Guennoc, vice-président de l'association L'Auberge des migrants.Jeudi, une vingtaine d'associations et collectifs d'aide aux migrants avaient dénoncé un arrêté municipal pris par la maire de Calais Natacha Bouchart (du parti de droite Les Républicains), ayant pour effet d'interdire, selon elles, les distributions de repas en centre-ville, comme "relevant de l'incitation à la haine". Cette décision avait été prise au moment de festivités culturelles à Calais, notamment un spectacle urbain de trois jours autour d'un gigantesque dragon."Il y a donc eu 42 morts sur la frontière franco-britannique en deux semaines", a déploré M. Guennoc en réitérant l'appel à "la possibilité d'un accès légal à la Grande-Bretagne".Mi-octobre, deux migrants avaient été retrouvés morts sur une plage au Touquet (nord). Huit jours plus tard, les corps de 39 migrants étaient retrouvés dans un camion frigorifique près de Londres. Les conditions d'accueil à Calais "sont indignes et inhumaines et on maintient ces gens-là dans une précarité telle qu'il y a malheureusement trop de décès", a également déclaré à l'AFP Antoine Nehr, coordinateur de l'association d'aide aux migrants Utopia 56 pour Calais.Dans un communiqué, les deux associations ont déploré "les manquements criants de l'État (français) face à ses responsabilités en matière de droits des exilés". "Entre autres, face à la chute des températures, aucune mise à l'abri pérenne n'existe, ce qui expose les personnes exilées à des risques potentiellement mortels", ont-elles insisté.Selon ces associations, "entre 400 et 500" migrants se trouvent actuellement à Calais, dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre.Depuis fin 2018, les tentatives de traversée de migrants clandestins de la France vers l'Angleterre se sont multipliées dans la Manche malgré le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l'eau.
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