En présentant son projet de budget jeudi dernier au Parlement, le ministre des Finances zimbabwéen Mtuli Ncube a affirmé que Pékin avait versé à son pays 3,6 millions de dollars américains d'aide bilatérale entre janvier et septembre derniers.Un chiffre très modeste comparé aux 50 millions de dollars versés par Washington ou Londres ou aux 41 millions de dollars déboursés par l'Union européenne (UE).La comparaison a visiblement froissé la Chine, dont l'ambassade à Harare s'est fendue d'un communiqué de presse très inhabituel pour rectifier les statistiques du ministre."Elles sont très différentes de la réalité sur le terrain", a-t-elle assuré. "Selon nos données, l'aide bilatérale fournie par la Chine au Zimbabwe s'est en fait montée à 136,8 millions de dollars de janvier à septembre 2019"."L'ambassade souhaite que les ministères compétents du gouvernement zimbabwéen publient des statistiques complètes de leurs donneurs bilatéraux et qu'elles reflètent la réalité dans leurs documents budgétaires", a poursuivi l'ambassade.Pris à froid, le ministère zimbabwéen de l'Information a tweeté que "des consultations (étaient) en cours pour parvenir à un eposition commune sur les procédures comptables".La Chine est devenue le premier partenaire commercial de l'Afrique. L'an dernier, Pékin a promis une aide de 60 milliards de dollars "sans conditions" au continent. La plupart du temps, la Chine construit des infrastructures importantes en Afrique (routes, voies ferrées, ports...) sans demander de contre-partie financière. Mais elle se rétribue amplement en exploitant les abondantes ressources minérales et pétrolières du continent.Au Zimbabwe, sa présence est particulièrement visible depuis les sanctions pour non-respect des droits de l'Homme infligées par les Occidentaux au régime de l'ex-président Robert Mugabe.Le pays d'Afrique australe est enlisé depuis vingt ans dans une crise économique et financière catastrophique.La situation de ses 15 millions d'habitants s'est encore aggravée récemment avec le retour de l'hyperinflation, des coupures d'électricité, des pénuries de produits comme la farine, le carburant et les médicaments, et la sécheresse.
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